Les nouvelles tournures choc du «style Trump» - et leurs pièges

Les nouvelles tournures choc du «style Trump» - et leurs pièges© Shannon Stapleton Source: Reuters
Donald Trump, président élu des Etats-Unis
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L'interview recente de Donald Trump aux medias européens n’a pas manqué de déclarations fortes sur l’OTAN, les migrants, le Brexit. Jacques Myard, député LR, présente une approche gaulliste pour en tirer les conclusions nécessaires pour la France.

RT France : Donald Trump a suggéré une idée d'accord avec la Grande Bretagne pour favoriser le Brexit. Pensez-vous que le but de Donald Trump est de provoquer une crise au sein de l'UE ou même la chute de celle-ci ?

Jacques Myard (J. M.) : Il y a un style Trump et il ne faut pas tomberdans le piège de ce style. Nous pouvons prendre acte du fait que le président désigné qui n’a pas encore pris ses fonctions puisse toujours émettre un certain nombre de propos forts et allant à contre-courant. Je ne pense pas que Donald Trump révolutionne le monde ; en réalité il va se heurter à beaucoup de contre-mesures qui vont limiter son action. Nous ne sommes plus dans le règne des superpuissances. Ni les Etats-Unis d’Amérique, ni la Russie, ni même la Chine ne pourront dicter aujourd’hui leur conduite au monde entier, car nous sommes entrés dans l’ère des puissances relatives.

Le président Trump a raison, lorsqu’il dénonce la légèreté avec laquelle la chancelière allemande a ouvert les frontières

Cela étant, le président Trump émet un certain nombre de propositions qui ne sont pas inintéressantes. Il dit notamment qu’il va signer une sorte d'accord commercial avec le Royaume-Uni. Pourquoi pas ? Néanmoins il faut savoir que le Royaume-Uni est toujours en Europe, même s’il a quitté l’UE et qu’il va falloir trouver des relations géographiques d’échange avec le Royaume-Uni. Le Royaume-Uni ne va donc pas pouvoir déménager et se retrouver à la place de Cuba ! Tout cela ce sont en réalité des paroles dont les effets sont limités. En revanche, je crois que le président Trump a raison, lorsqu’il dénonce la légèreté avec laquelle la chancelière allemande Angela Merkel a ouvert les frontières et a parlé d’immigration.

RT France : Justement, vu que Donald Trump a fustigé la politique des réfugiés menée par la chancelière allemande, peut-on s’attendre à une brouille américano-allemande ?

J. M. : Non, je ne pense pas qu’il va y avoir une brouille. Mais il faut dire les choses clairement. La chancelière s’est trompée, elle a commis une faute. Car on a bien vu que cela a provoqué des flux migratoires de forte ampleur. Or notre intérêt c’est de maîtriser les flux migratoires, car nous sommes à la veille de ces flux. Ils ne font que commencer, en raison de la situation internationale au Proche et au Moyen-Orient, et aussi en raison d’une explosion démographique de l’Afrique. Aujourd’hui, il ne faut pas mener de politique aventureuse, mais clairement dire : «On ne rentre que si on a la permission d’entrer.»
Or, la déclaration de la chancelière a créé un appel, ce qui est extrêmement dangereux. Je crois que Donald Trump qui fait face au même problème avec le Mexique, a raison de dire qu’il faut être vigilant et ne pas faire n’importe quelles déclarations.

L’OTAN n’a pas à vouloir être le régulateur de toutes les crises

Il faut aujourd’hui tout mettre en œuvre pour stabiliser l’explosion démographique de l’Afrique. Il faut que ces pays trouvent leur équilibre interne, car maintenant nous risquons des conflagrations non seulement Sud-Nord, mais également Sud-Sud. Car les flux migratoires sont porteurs d’affrontements en eux-mêmes. Donc, il faut être extrêmement fermes dans une politiques de contrôle des flux migratoires, de contrôle des frontières, tout en mettant en œuvre une politique internationale d’aide pour stabiliser notamment l’explosion démographique de l’Afrique.

RT France : En parlant de l’OTAN, Donald Trump a déclaré que c’était une structure obsolète. Suite à cela, croyez-vous qu’on pourrait voir une refonte ou même une suppression de l’alliance ?

J. M. : Il ne faut pas se tromper. Les pays européens avec les pays de l’Amérique du Nord, sont dans une alliance. Cette alliance va continuer à exister. Il ne faut pas que l’OTAN devienne le gendarme du monde. L’OTAN n’a pas à vouloir être le régulateur de toutes les crises. Personnellement, en tant que gaulliste, visant la politique étrangère de la France totalement indépendante et pro-française, je ne suis pas favorable à la mission que l’OTAN se donne aujourd’hui pour entrer, par exemple, en Afghanistan ou ailleurs. Nous avons besoin d'être dans une alliance, c’est tout à fait légitime, mais de là, avoir une organisation militaire qui se prend pour le gendarme du monde - je n'y suis pas favorable.

Nous considérons que la Russie est une nation absolument nécessaire à l'équilibre de l'Europe

RT France : Donald Trump a également évoqué les sanctions anti-russes et leur éventuelle levée dans le cas où les Etats-Unis et la Russe parviendraient à un accord de réduction du potentiel nucléaire. Pensez-vous qu'on est sur le chemin d'une entente révolutionnaire dans le domaine de la dissuasion nucléaire ?

J. M. : Ce n'est pas la première fois que les Russes et les Américains arrivent à réduire leur arsenal nucléaire, car la Russie et les Etats-Unis sont surarmés. Il n'y a pas besoin d'avoir la capacité de tuer mille fois – une seule suffit. Donc de ce point de vue-là je ne pourrais que me féliciter d'avoir une réduction de l'arsenal nucléaire entre les deux grands, mais il est évident qu'il faut arriver à la levée des sanctions [contre] la Russie, car ces sanctions n'ont fait qu'ajouter la crise à la crise. Cela ne veut pas dire que nous sommes toujours d'accord avec Vladimir Poutine, mais nous considérons que la Russie est une nation absolument nécessaire à l'équilibre de l'Europe. Voilà ce que nous pouvons dire sur cet équilibre entre les Etats-Unis, la Russie, l'Europe et la France.

Lire aussi : «Сe que dit Donald Trump, 80 % des Européens le pensent»

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