Donald Trump est «quelqu’un qui dérange l’establishment» américain, et la bataille qui se déroule entre eux va se poursuivre, même après le début officiel de son mandat, considère l'essayiste Jean Bricmont.
RT France : Après son élection, les médias n’ont pas arrêté de s’attaquer à Donald Trump. Récemment est sorti un rapport sur les supposées «aventures» de Donald Trump à Moscou en 2009. Cela a été qualifié de «fake news» par la Russie et Donald Trump lui-même. Pourquoi cette campagne médiatique contre le futur président américain ne cesse-t-elle pas ?
Jean Bricmont (J. B.) : Donald Trump est quelqu’un qui dérange l’establishment. Il y a beaucoup de gens qui disent qu’il est pro-israélien, capitaliste. Ce n’est pas un type de candidat comme Bernie Sanders, etc. Il fait partie de l’establishment. Mais d’une certaine façon il dérange l’establishment. On peut dire que c’est seulement parce qu’il est fou, parce qu'il a l’air bizarre. Mais je pense qu’il y a des aspects de sa politique à venir qui dérangent et surtout cette volonté d’avoir de meilleures relations avec la Russie, dont il a fait part dès le début de sa campagne. Il s’est fait attaquer par tout le monde et cela continue. Maintenant il est présenté comme un agent russe. Mais prenons l’histoire de la golden shower.
Le fait que toute la presse marche, commence à spéculer dessus, montre la perte totale de rationalité du côté occidental
C’est tellement bizarre, comme perversion que, si j'apprenais ça au sujet de n’importe qui je demanderais à avoir des preuves. Pour le moment cela est pris comme un fait. C’est comme la Guerre froide, il y a de la propagande dans les deux camps, mais là c’est tellement grossier... C’est peut-être vrai, mais il faut des preuves. Le fait que toute la presse marche, commence à spéculer, montre la perte totale de rationalité du côté occidental. C’est effrayant. Et je pense que c’est ainsi parce qu’il dérange de par sa politique envers la Russie et peut-être aussi de par d’autres aspects [de son programme].
C’est un coup d’Etat
RT France : L’establishment apprendra-t-il à faire avec la présidence de Trump ou est-il probable que la bataille se poursuive ?
J. B. : Elle va continuer, à un certain niveau. D’un autre côté il faut reconnaitre que la droite républicaine n’a jamais accepté la présidence de Barack Obama. Mais le problème de Donald Trump est qu’il n’est pas soutenu par tous les républicains. Je comprends que les démocrates soient féroces avec un candidat républicain, étant donné que les républicains l’étaient avec Barack Obama. C’est de bonne guerre. Mais là il s’agit en plus de presque la totalité des médias et d’une partie de son propre parti.
RT France : Ces médias tentent-ils donc de procéder à un coup d’Etat pour empêcher Donald Trump d’accéder au pouvoir ?
J. B. : C’est vrai, c’est un coup d’Etat. Donald Trump est «germaphobe». C’est du délire de croire qu’il va faire pisser des prostituées sur un lit parce que Barack Obama a dormi dedans. Ce qui est extraordinaire c’est que ce sont des allégations plus que surprenantes, auxquelles on essaye de nous faire croire sur parole sans qu’il y ait la moindre preuve.
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