Café interdit aux femmes à Sevran : Benoît Hamon «relativise» en les comparant aux «cafés ouvriers»
Le candidat à la primaire de la gauche a expliqué l'exclusion des femmes dans l'espace public par le rejet dont les musulmans seraient victimes, proposant de s'interroger sur «la responsabilité de la République», suscitant de vives réactions.
«Historiquement, dans les cafés ouvriers, il n'y avait pas de femmes…» C'est par cette phrase que Benoît Hamon, candidat à la primaire de la gauche des 22 et 27 janviers prochains, a réagi sur France 3 a la diffusion de l'extrait du reportage de France 2 montrant un café de Sevran interdit aux femmes. Visiblement mal à l'aise, le candidat a tenté de relativiser l'importance de la question religieuse dans cet épisode : «Remettons des questions sociales avant de mettre des questions religieuses sur ces sujets-là», a-t-il déclaré.
Des femmes indésirables dans un café : la classe politique choquée par un reportage de #France2https://t.co/VFWtyiiusGpic.twitter.com/KSRNvzlenI
— RT France (@RTenfrancais) 9 décembre 2016
Tout en concédant qu'il existait «une pression faite sur certaines femmes par un certain nombre de fondamentalistes religieux», Benoît Hamon a toutefois tenu a s'interroger sur «la responsabilité de la République» dans ce genre de phénomène, attribuant ce qu'il a qualifié d'«entre-soi» aux difficultés posées par «l'inégalité et la contrainte».
Plusieurs personnalités ont réagi aux propos de l'ancien porte-parole du Parti socialiste, les jugeant avec sévérité. Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, y voit par exemple une forme de «relativisme».
Le déni du problème par la gauche est choquant! Des cafés interdits aux femmes en France ? Benoît Hamon relativise… https://t.co/ZJ9ifIKDIE
— Valérie Pécresse (@vpecresse) 18 décembre 2016
Merci à @benoithamon qui illustre parfaitement la lâcheté politique et préfère la mysoginie du communautarisme islamique #FemmesDansLesCafeshttps://t.co/niws5t9ULk
— Lydia Guirous (@LydiaGuirous) 18 décembre 2016
D'autres se montrent plus durs, reprochant à Benoît Hamon d'être «l'idiot utile de l'islamisme».
On le sait désormais, @benoithamon veut miser sur une posture d'idiot utile de l'islamisme pour gagner la primaire https://t.co/bZw6QGhvOQ
— Mohamed Sifaoui (@Sifaoui) 18 décembre 2016
Le discours du candidat est perçu comme «communautariste», y compris à gauche.
Pour #Hamon, les femmes discriminées doivent prendre patience et se taire. Le communautarisme, c'est maintenant. Pathétique. https://t.co/FYCLN5CNVT
— Mace-Scaron Joseph (@MaceScaron) 18 décembre 2016
Dans le cadre de la campagne des primaires de la gauche, Benoît Hamon se positionne ainsi dans la ligne qui a longtemps prévalu au Parti socialiste, et consistant à expliquer le phénomène communautaire par les circonstances socio-économiques, et non culturelles ou religieuses. Il tente ainsi de se distinguer des propos plus fermes tenus par Manuel Valls au sujet de l'islam radical.