Santé : Marisol Touraine annonce un bilan «probablement lourd» de l'épidémie de grippe

Alors que le système hospitalier français est déjà «sous tension», la ministre de la Santé a indiqué craindre une mortalité élevée en raison de l'ampleur de l'épidémie de grippe, qui devrait atteindre son pic «la semaine prochaine».
«La grippe en France a été précoce, elle est intense», a déclaré la ministre de la Santé, Marisol Touraine, le 11 janvier lors d'un point presse. La ministre a notamment averti que le bilan de l'épidémie de grippe serait «probablement lourd». Elle a par ailleurs demandé «à tous les hôpitaux publics et privés de déprogrammer des opérations, des soins médicaux pour libérer des lits».
#Grippe : @MarisolTouraine donne des instructions aux hôpitaux pour ajuster leur organisation et leurs moyens ➡️https://t.co/wtgPF0xl3hpic.twitter.com/wSKI9BZP9D
— MinSocialSanté (@MinSocialSante) 11 janvier 2017
Marisol Touraine a précisé que la moitié des patients de plus de 60 ans qui vont à l'hôpital en raison de l'épidémie de grippe restent aux urgences. Elle a également indiqué que cette proportion avait désormais atteint 75% pour les plus de 80 ans.
Selon la ministre, 142 hôpitaux sur 850 sont déjà «sous tension». «L'enjeu c'est de garantir qu'il y ait des lits d'hospitalisation disponibles», a-elle expliqué en ajoutant : «Le système de santé répond présent.» La ministre de la Santé a néanmoins appelé «l'ensemble des personnels de santé à s'engager» à recevoir les malades pour soulager les services d'urgences débordés.
François Bourdillon, directeur général de l'agence Santé Publique France a pour sa part indiqué le 11 janvier que certains signes laissaient penser qu'on allait atteindre le pic national» de l'épidémie de grippe «la semaine prochaine».
Poursuite de l’#épidémie de la #grippe dans l'ensemble de la métropole. Une vigilance particulière à maintenir envers les #personnesâgéespic.twitter.com/VswUYsz8MK
— SantépubliqueFrance (@santeprevention) 4 janvier 2017
Le 10 janvier, le porte-parole de l'association des urgentistes de France, Christophe Prudhomme (CGT-Santé), avait confié à l'agence de presse AFP : «Les limites ont déjà été dépassées depuis plusieurs jours. Cela se traduit par une surmortalité évitable, des gens qui attendent 24 heures sur des brancards.»
#Manifestation des #infirmieres en colère : "les réformes hospitalières engagées ont aggravé la situation" https://t.co/qz6vNhEEfqpic.twitter.com/cgGKg2KKvu
— RT France (@RTenfrancais) 8 novembre 2016
Christophe Prudhomme a par ailleurs dénoncé «un manque de moyens», avant de préciser : «A flux tendu, l'hôpital n'est plus en capacité aujourd'hui d'assurer un fonctionnement normal dès qu'on a une épidémie de grippe.»
Selon Santé Publique France, la saison de grippe 2016-2017 s'annonce particulièrement critique avec le retour d'un virus de type A (H3N2), cousin de celui qui avait contribué, il y a deux ans, à une surmortalité de 18 000 personnes. Les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Ile-de-France sont les plus touchées par cette épidémie.