Un camp d'été «décolonial» accusé d’interdire l’accès aux blancs de peau
Quelques jours après qu’une commission féministe interdite aux hommes de Nuit Debout a fait polémique à Paris, des proches des Indigènes de la République ont lancé un camp de formation antiraciste réservé «aux personnes subissant le racisme d’Etat».
Présenté comme une «formation à l’antiracisme politique», ce stage «décolonial» de quatre jours se tiendra du 25 au 28 août à Reims, où il accueillera 150 personnes qui peuvent s’inscrire sur un site mis en place par les deux organisatrices.
Jusque-là, tout va bien, sauf que comme le précise la description sur internet, «le camp d'été est réservé uniquement aux personnes subissant à titre personnel le racisme d'État en contexte français [même si] nous accepterons cependant quelques inscriptions de personnes subissant le racisme d'État mais vivants dans d'autres pays».
Et pour certains observateurs, comme le journaliste du quotidien La Croix Laurent de Boissieu, qui a immédiatement réagi sur son blog, c’est clair : il s’agit de facto d’évincer les blancs du rassemblement.
Un camp d'été "décolonial"interdit aux blancs va s'installer en août pour une formation à "l'antiracisme": le racisme des antiracistes !
— Gilbert Collard (@GilbertCollard) 21 avril 2016
«L'extrême gauche racialiste organise les 25-26 août 2016 un évènement réservé aux non-blancs de peau, sans l'assumer ouvertement», écrit-il avant de remarquer : «Imaginons que l'extrême droite racialiste organise un évènement réservé aux blancs de peau, sans l'assumer ouvertement en précisant que "le camp d'été est réservé uniquement aux personnes françaises de souche". Ce camp serait logiquement critiqué et sans doute interdit».
Au délà de 6000€ : on rachète Libé, on le fait à Matignon, live streaming sur BFM #YOLOhttps://t.co/ZM1fk2VMTApic.twitter.com/zcVvVuDGNC
— Camp été décolonial (@cedecolonial) 12 avril 2016
Deux militantes sont à l’origine de l’idée. La première, Sihame Assbague, se présente comme antiraciste et proche du Parti des Indigènes de la République, mouvement politique de protestation anticolonialiste qui essuie souvent des accusations de communautarisme. La seconde, Fania Noël, qui fait partie du Collectif Mwasi, réservé aux «femmes cisgenres et transgenres noires/métisses africaines et afro-descendantes», expliquait en mars à Libération qu’elle était «afroféministe anticapitaliste anticolonialiste anti-impérialiste [et] anti-mixité…»
A Nuit Debout aussi, la «non-mixité» a la cote
Place de la République, à Paris, où des centaines de personnes se rassemblent chaque jour pour tenir des assemblées générales, des «commissions féministes» non-mixtes sont aussi régulièrement organisées. Le 20 avril, l'une d'entre elle avait eu lieu, annoncée par la pancarte «Réunion non mixte : meufs et minorités de genre», et suscitant rapidement une vive polémique.
Si je résume le mouvement des féministes de la Nuit Debout. pic.twitter.com/NctaiG44LD
— Victoria G. (@Victorrria_GL) 21 avril 2016
A l’aide de cordes tendues pour délimiter l’espace, diverses associations féministes empêchaient en effet aux hommes d’assister et encore plus, de participer, à ces réunions au nom là aussi du principe de «non-mixité».
A la Nuit debout, les réunions non mixtes des féministes ... https://t.co/pkDf6U5cNf via @nuitdebout#NuitDeboutpic.twitter.com/DQRb8oYFIV
— Veille #NuitDebout (@marcheparis) 21 avril 2016
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