France-Algérie : Bruno Retailleau se veut «vigilant», face à la détente dans les relations entre les deux pays
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Le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, est revenu dans un entretien avec la chaîne publique France 2 sur les résultats du déplacement du chef de la diplomatie française à Alger, qui s’est soldé par un réchauffement des relations entre Alger et Paris.
Se voulant « vigilant » face au réchauffement des relations entre la France et l’Algérie depuis la visite du chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot à Alger, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau a déclaré sur France 2, dans la matinée de ce 8 avril : « Je souhaite que Boualem Sansal soit libéré et que les ressortissants algériens dangereux soient réadmis. Il n’y a pas de garantie pour le moment, je jugerai sur pièce ».
Des propos qui font écho à ce qu’il avait déclaré dans la journée du 7 avril au quotidien Ouest France, lorsqu’il avait déclaré : « Moi, je jugerai sur les faits. Ça fait des années que la France tend la main à l’Algérie. Pour quel résultat ? Dans aucune négociation, vous ne pouvez utiliser seulement l’arme de la gentillesse ; il faut aussi l’arme de fermeté. Bien entendu, quand on veut sortir d’une crise, c’est le moment de la diplomatie. Très bien ».
Le locataire de la place Beauvau, qui privilégie une ligne dure avec l’Algérie, exige des résultats, notamment dans l’affaire Boualem Sansal qui demeure toujours détenu par les autorités algériennes et dans l’application stricte de l’accord de 1994.
Des muscles et de la diplomatie
Dans le même entretien sur France 2, Retailleau est revenu sur sa posture tout au long de cette crise de huit mois qui a secoué les relations franco-algériennes. « J’ai assumé dans ce dialogue et cette crise un rapport de force, car je pense que nous ne pouvons pas seulement être gentils, il faut montrer du muscle (...). Ensuite, il faut de la diplomatie, ce qu’a fait Jean-Noël Barrot à Alger dimanche », a-t-il déclaré.
Selon le ministre l’appel téléphonique entre le président français Emmanuel Macron et son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune a donné « des éléments qui donnent de l’espoir », soulignant juste après qu’« il est fondamental de n’être pas naïf ». « Je fais très attention, car il y a quand même la vie d’un homme en jeu. Boualem Sansal a 80 ans et est très malade », a expliqué le ministre vendéen qui se donnera «quelques semaines» avant de décider d’une éventuelle « riposte », faute de quoi « les Français ne comprendraient pas et le prendraient comme une humiliation à la fierté française ».
Les déclarations du ministre français de l’Intérieur interviennent après la visite du chef de la diplomatie française à Alger où il s’est entretenu avec son homologue, Ahmed Attaf, dans la journée du 6 avril, avant d’être reçu par le président algérien Abdelmadjid Tebboune pour un entretien de deux heures et demie.
À l’issue des discussions, le ministre français des Affaires étrangères avait affirmé qu’il avait passé en revue « tous les sujets » avec le chef de la diplomatie algérienne et fait part du souhait de la France de « tourner la page des tensions actuelles » pour « reconstruire un partenariat d'égal à égal, serein et apaisé ».
