Les insoumis et les écolos s'insurgent contre le port d'armes des policiers à Saint-Nazaire

Les élus de La France insoumise et d'Europe Ecologie-Les Verts ont protesté contre une décision de la ville de Saint-Nazaire, autorisant les forces de l'ordre à disposer d'armes à feu. Cette décision a été portée par le maire socialiste David Samzun.
À Saint-Nazaire, une décision autorisant les policiers municipaux à porter des armes à feu a déclenché une vive polémique. Depuis l’annonce, les élus de La France insoumise (LFI) et d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) dénoncent une mesure qu’ils jugent « verticale » et « électoraliste ».
Ce choix, porté par le maire socialiste David Samzun, s’inscrit dans un contexte national de renforcement de la sécurité, mais il fracture la gauche locale et ravive le débat sur l’armement des forces municipales.
Des divisions persistantes à gauche
Pour les Insoumis, cette décision est un «coup de communication» visant à séduire un électorat inquiet avant les municipales de 2026. « Armer les policiers municipaux, c’est répondre à une logique sécuritaire qui ne résout rien », a déclaré Sophie Bussière, conseillère municipale LFI, lors d’une conférence de presse le 6 avril.
Les écologistes, eux, pointent un manque de concertation. « Cette mesure a été imposée sans débat public », fustige Pascale Hameau, élue EELV, qui craint une escalade de la violence dans une ville déjà marquée par des tensions sociales. Le maire défend son choix, arguant que les 35 agents municipaux, confrontés à des missions de plus en plus risquées, doivent être équipés pour assurer leur sécurité.
Depuis 2023, les violences contre les forces de l’ordre ont augmenté de 12 % en Loire-Atlantique, selon la préfecture. David Samzun insiste : « Nos agents ne sont pas des cow-boys, mais ils ont besoin de moyens face à la réalité du terrain ». La formation des policiers, renforcée sur deux mois, inclut désormais le maniement des pistolets semi-automatiques.
Face à cette fronde, LFI et EELV appellent à une manifestation le 12 avril et envisagent un recours juridique, estimant la délibération illégale faute de consultation suffisante. Cette crise illustre les divisions de la gauche à l’approche des échéances électorales, entre pragmatisme sécuritaire et rejet d’une militarisation des polices locales.