Attentats de Paris : comment Salah Abdeslam a échappé à la police trois fois après la tragédie
Le terroriste présumé, ami de l’organisateur des attaques à Paris et frère de l’un des kamikazes, aurait été arrêté à trois reprises par la police française depuis les attentats du 13 novembre à Paris, affirme le quotidien britannique the Daily Mail.
D’après la dernière alerte diffusée par la police française, Abdeslam serait en fuite en Europe dans une Citroën Xsara, portant la plaque d’immatriculation AE-113-SY, alors qu’un avertissement précédent prévenait qu’il était dangereux et ne devait pas être abordé. A travers tout le continent, les policiers ont reçu pour instruction de rechercher ce véhicule.
Le suspect s’est échappé en toute tranquillité de la scène de l’attentat au Bataclan, sans même prévoir son plan d’exfiltration en avance. C’est du moins ce qu’ont affirmé à l’hebdomadaire Le Nouvel Observateur deux de ses amis, Hamza Attou et Mohamed Amri, qui sont venus le chercher depuis Bruxelles, dans la nuit de vendredi à samedi, avant leur arrestation.
Si les informations confiées par les amis d’Abdeslam ont révélé que leur voiture avec les trois hommes à bord a été arrêtée à la frontière belge à leur retour pour un contrôle, dans le cadre de la fermeture des frontières, les dernières informations citées par The Daily Mail suggèrent que la voiture a été arrêté deux fois de plus.
Ces informations, initialement dévoilées par l’avocat de Mohamed Amri Xavier Carette, indiquent que la police française a contrôlé la voiture à trois reprises au total sur le territoire français, la dernière fois aux alentours de Cambrai, vers 9h du matin le 14 novembre. La voiture se trouvait alors à une cinquantaine de kilomètres de la frontière belge.
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«Sans vouloir faire de stigmatisation, si vous avez la peau un peu basanée, vous avez plus de chances de vous faire contrôler que si vous êtes blanc», a commenté Xavier Carette dans une interview à RTBF à propos de ce nombre élevé de contrôles de la voiture de son client.
Cependant, malgré tous ces contrôles, à aucun moment le trio n’a suscité de suspicion chez la police, qui n’avait pas encore découvert l’implication de Salah Abdeslam dans les attentats.
Le terroriste présumé a ensuite réussi à s’échapper avant que sa participation aux attentats ne soit révélée. Il est toujours en liberté, malgré une chasse à l’homme menée par un très important dispositif policier déployé en Europe pour l’arrêter.
Il pourrait pourtant se trouver toujours en Belgique, d’après les renseignements des forces de sécurité, «et projeter de continuer la réalisation de ses projets», a déclaré une source haut placée proche de l’enquête au site web Politico.
Parcours entaché des frères Abdeslam
Brahim, kamikaze du boulevard Voltaire, et Salah Abdeslam sont issus d’une famille d’émigrés résidant en Belgique, à Molenbeek-Saint-Jean, une commune qualifiée par le maire de Bruxelles lui-même comme un «terrain fertile de la violence radicale». Alors que les connaissances des deux frères affirment n’avoir jamais observé «rien de djihadiste» dans leur comportement, leurs relations avec le monde du djihad pourraient remonter à plusieurs années.
En 2010, Salah avait été arrêté pour vol à main armée, avec pour complice Abdelhamid Abaaoud, son ami d’enfance, qui est soupçonné d’avoir été l’un des principaux organisateurs des attentats à Paris. Au cours des deux dernières années, ce dernier a embrigadé son petit frère de 13 ans dans le djihad, organisé une cellule terroriste à Verviers (Belgique) et a été condamné à 20 ans de prison par contumace.
Abdelhamid Abaaoud, commanditaire des attentats de Paris ? https://t.co/btkoOwtARG#Paris#ParisAttackspic.twitter.com/p3lp2ypRDG
— DH.be (@ladh) 16 Novembre 2015
Au début de 2015, Brahim a «essayé d’aller en Syrie» mais n’a pas réussi à y parvenir, a confirmé le porte-parole du parquet belge Eric Van Der Sypt. A son retour en Belgique, il a été interrogé, de même que son frère Salah, mais «il ne montrait pas de signe de possible menace», a poursuivi le responsable. Ce dernier a également confirmé que les frères n’ont pas été signalés aux services de renseignement français, faute de preuve de leur implication dans des activités terroristes.