«Barbarie» : le passage à tabac d'un lycéen dans le Val-d'Oise provoque un tollé
La vidéo d'un adolescent lynché à la sortie du lycée de Jouy-le-Moutier a fait le tour des réseaux sociaux, scandalisant de nombreuses personnalités publiques. Elle a également permis l'interpellation de quatre suspects par les forces de l'ordre.
La scène insoutenable d'un lycéen passé à tabac à la sortie de son établissement, le 20 septembre à Jouy-le-Moutier (Val-d’Oise), a fait le tour des réseaux sociaux et provoqué une vague d'indignation. Lynché par au moins quatre autres adolescents de 14 et 15 ans dans l'indifférence des autres lycéens, la vidéo, diffusée dès le lendemain, montre que le jeune homme violenté a été relevé, groggy, après avoir reçu un déluge de coups, y compris au visage.
ATTENTION LES IMAGES SUIVANTES PEUVENT HEURTER LA SENSIBILITE
🔴 Un jeune garçon de 14 ans a été lynché à la sortie de son lycée à Jouy-le-Moutier (Val-d’Oise), mardi. Quatre adolescents de 14 et 15 ans ont été interpellés et placés en GAV. pic.twitter.com/RCKz7w18E1
— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) September 23, 2022
L'unité médico-judiciaire lui a prescrit cinq jours d’ITT après qu'il se soit rendu à l'hôpital et une enquête a été confiée aux policiers du commissariat de Cergy, comme le rapportent Le Parisien ou encore CNews le 23 septembre.
La police a pu, grâce à la vidéo, interpeller quatre adolescents de 14 et 15 ans avant de les placer en garde à vue, selon ces mêmes sources. Ils pourraient être déférés devant le parquet des mineurs de Pontoise ce 24 septembre, ajoute le quotidien francilien.
«Les quatre suspects étant tous habitants de Cergy, ce déchaînement de violence pourrait être lié à une vieille querelle opposant certains jeunes de Cergy à ceux de Jouy-le-Moutier», précise encore Le Parisien.
Le préfet du Val-d'Oise a annoncé le 21 septembre sur Twitter la mise en place d'un dispositif de sécurité aux alentours du lycée : «J’ai donné instructions à la police nationale de mettre en place un dispositif de sécurisation dès demain matin [22 septembre]. Le sujet est pris très au sérieux.»
J’ai donné instructions à @PoliceNat95 de mettre en place un dispositif de sécurisation dès demain matin. Le sujet est pris très au sérieux.
— Préfet du Val-d'Oise (@Prefet95) September 21, 2022
Philippe Court, @prefet95@FlorczakHerve@JAlaparole@jouylemoutier@BFMTV
De son côté, Alexandre Pueyo, conseiller municipal de Cergy, a annoncé s'être entretenu le même jour avec le préfet du Val-d'Oise, précisant qu'il suivait «l’affaire avec attention» et condamnait «cette violence en espérant que les agresseurs auront à répondre de leurs actes».
Je viens d’avoir le @Prefet95 au téléphone la situation est prise très au sérieux. Lycée & collège, comme annoncé, seront sécurisés par @PoliceNat95
— Alexandre Pueyo (@alexandrepueyo) September 21, 2022
Je suivrai l’affaire avec attention et condamne cette violence en espérant que les agresseurs auront à répondre de leurs actes.
Il a également fait savoir le lendemain que la région Ile-de-France allait envoyer une «brigade de sécurité», qui prendra le relais de la police nationale du Val-d'Oise.
Sur l’intervention de @humbert_th , conseiller régional, la région @iledefrance envoie une brigade de sécurité qui prendra le relais de la @PoliceNat95
— Alexandre Pueyo (@alexandrepueyo) September 22, 2022
«Meute de racailles», «Lynchage et barbarie» : la scène fait réagir
Après la diffusion de la vidéo de la scène, de nombreuses personnalités publiques, de droite comme de gauche, ont réagi sur les réseaux sociaux.
Le sénateur socialiste du Val-d'Oise, Rachid Temal, a expliqué le 24 septembre apporter «tout [son] soutien à la victime et à sa famille, ainsi qu’aux élèves, enseignants et personnels du lycée marqués par cette terrible agression».
Tout mon soutien à la victime et à sa famille, ainsi qu’aux élèves, enseignants et personnels du lycée marqués par cette terrible agression.
— Rachid Temal (@RachidTemal) September 24, 2022
Soutien au Maire @FlorczakHerve et à son équipe que je sais engagés sur la sécurité et prevention. https://t.co/9dXxKWEdvL
Le président de Reconquête ! et ancien candidat à la présidentielle, Eric Zemmour, a lui fustigé le 23 septembre une «meute de racailles» et dénoncé des «francocides», qui sont, selon lui, une «réalité dans les écoles». «Des images insoutenables d’une meute de racailles qui passe à tabac un jeune collégien. Les francocides sont aussi une réalité dans les écoles. Il est plus que temps que nous protégions nos enfants !», a-t-il fait valoir.
Des images insoutenables d’une meute de racailles qui passe à tabac un jeune collégien.
— Eric Zemmour (@ZemmourEric) September 23, 2022
Les #Francocides sont aussi une réalité dans les écoles. Il est plus que temps que nous protégions nos enfants ! pic.twitter.com/4SIdxUO0Go
Le député européen Jérôme Rivière (non-inscrit), qui avait rejoint Eric Zemmour en vue de l'élection présidentielle, a dénoncé le même jour ce qu'il croit être une violence «politique» : «Un jeune garçon lynché par des hordes de racailles à Jouy-le-Moutier. Cette violence n’est pas anodine elle est politique !»
Un jeune garçon lynché par des hordes de racailles à #JouyLeMoutier.
— Jerome Riviere (@jerome_riviere) September 23, 2022
Cette violence n’est pas anodine elle est politique !!!
https://t.co/wujodNhMEL
Paul Melun, essayiste et président du mouvement Souverains demain, a pour sa part dressé, toujours le 23 septembre, un parallèle entre les dernières déclarations du ministre de l'Education nationale et les violences scolaires : «Pendant que Pap Ndiaye fait des conférences sur "le concept de race" aux Etats-Unis, l’école française sombre dans l’ensauvagement. Non Monsieur le ministre, la priorité ça n’est pas "les discriminations" ou la théorie du genre. C’est cette barbarie !»
Pendant que Pap Ndiaye fait des conferences sur « le concept de race » aux États-unis, l’école française sombre dans l’ensauvagement.
— Paul Melun (@PaulMelun) September 23, 2022
Non Monsieur le ministre, la priorité ça n’est pas « les discriminations » ou la théorie du genre.
C’est cette barbarie ! #Jouylemoutierpic.twitter.com/cl0qRs6P9W
L'avocat Gilles-William Goldnadel, réputé proche de la droite radicale, a ironisé le même jour sur la corrélation qu'il y aurait, selon lui, entre ces violences et l'immigration : «Lynchage et barbarie. Je m’interdis de faire le moindre lien, même indirect, même ténu, avec l’immigration chance de la France, le multicul[tural]isme bénéfique et la diversité adorée.»
Lynchage et barbarie. Je m’interdis de faire le moindre lien , même indirect, même ténu, avec l’immigration chance de la France , le multicularisme bénéfique et la diversité adorée. https://t.co/cCnzet7rvu
— G-William Goldnadel (@GWGoldnadel) September 23, 2022
Enfin, le vidéaste et écrivain Majid Oukacha a réagi, toujours le 23 septembre, en épinglant l'inutilité, d'après lui, des sanctions appliquées aux mineurs dans ce genre de situation : «Les racailles qui attaquent en meute à 10 contre 1 s'en fichent des "stages de citoyenneté au bord de la mer à caresser des hamsters (avec sursis)". Ils ne comprennent que la fermeté et rigolent même entre eux de l'impunité dont ils jouissent dans notre pays.»
Les racailles qui attaquent en meute à 10 contre 1 s'en fichent des "stages de citoyenneté au bord de la mer à caresser des hamsters (avec sursis)". Ils ne comprennent que la fermeté et rigolent même entre eux de l'impunité dont ils jouissent dans notre pays.#JouyLeMoutier
— Majid Oukacha (@MajidOukacha) September 23, 2022
Depuis plusieurs mois maintenant, la région francilienne est le théâtre d'affrontements réguliers entre adolescents lors de rixes qui ont abouti, en février 2021, à la mort d'un jeune homme de 14 ans dans l'Essonne.