Amélioration des comptes des retraites, un terrain propice au projet de réforme de Macron ?
Le prochain rapport du Conseil d'orientation des retraites fait apparaître une amélioration des conditions financières. Il prend en compte les prévisions du gouvernement et coïncide avec le début des consultations sur la réforme des retraites.
Le déficit global des régimes de retraite sera un peu moins important que prévu en 2020 et l'équilibre financier sera atteint un peu plus tôt, en 2037 (au lieu de 2040) dans le meilleur des cas, selon les dernières prévisions du Conseil d'orientation des retraites (COR), dont des extraits ont été rendus publics par l’AFP le 20 novembre.
Ces prévisions sont rassemblées dans Perspectives financières jusqu’en 2070, un exercice quinquennal de projections financières qui sera rendu public le 22 novembre. Il contient les états de l'ensemble des caisses de retraite et prend en compte les dernières statistiques démographiques de l'INSEE. Il envisage aussi plusieurs scénarios à partir des données économiques fournies par le gouvernement. Une croissance dont la prévision a été revue pour 2017 à 1,8% est retenue comme hypothèse pour les années à venir. Toutefois, le COR prévient qu’en en cas de croissance inférieure à 1,5% par an à long terme, le système de retraite resterait durablement déficitaire.
L'amélioration de la situation financière coïncide avec le début des concertations sur la réforme des retraites
La parution des perspectives du COR coïncide avec le début des des consultations prévues par le gouvernement pour préparer la réforme des retraites qui figurait parmi les promesses de campagnes d’Emmanuel Macron.
Le 21 novembre, Jean-Paul Delevoye, le Haut-commissaire aux retraites, recevra d’abord la Confédération française de l'encadrement-Confédération générale des cadres (CFE-CGC), puis, le 22, l'organisation patronale U2P, les syndicats FO et CFDT le 27, la CFTC le 28, ou encore l'Unsa le 30. Aucun rendez-vous n’a encore été arrêté avec la CGT. Le 24 novembre, une réunion est également prévue à l’Elysée en présence d'Emmanuel Macron, du Premier ministre Edouard Philippe, du ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, du ministre de la Santé Agnès Buzyn et de Jean-Paul Delevoye.
Fin des délibérations à @42born2code : le président du jury Jean-Paul @delevoye adresse un message aux participants du #Hackathon#LabRetraite «L'innovation est une contestation, une désobéissance qui réussit» | @Matrice_iopic.twitter.com/nJWKVVMtUH
— L'Assurance retraite (@Cnav_actu) 15 novembre 2017
80% des salariés du privé favorables à un régime universel
Prévue pour une entrée en vigueur à la fin du quinquennat, la réforme des retraites ambitionne de substituer au régime actuel, qui repose sur une trentaine de caisses de retraites, un système universel à points selon lequel un euro cotisé ouvrirait les mêmes droits à tous. L’âge de départ en retraite, lui, ne serait pas modifié. Mais cette réforme, dont la mise en œuvre a pris près de quinze ans en Suède (peuplée de moins de 10 millions d'habitants), pose de très nombreuses questions. Quid, par exemple, des retraites de certaines catégories, comme les militaires ou les pompiers, notamment, qui partent beaucoup plus tôt que la moyenne des actifs et cotisent donc moins longtemps ?
Les manifestants dénonçaient notamment «le démantèlement de leurs conventions collectives»#manifestation#social#Parishttps://t.co/VyS0k0t8lJ
— RT France (@RTenfrancais) 20 novembre 2017
De manière générale, la réforme remettrait en cause certains équilibres comme les périodes de référence prises en compte pour le calcul des pensions, lesquelles varient suivant les catégories d’actifs.
Paru peu de temps avant le début de la concertation engagée cette semaine par le gouvernement, BNP Paribas a publié son 12e Baromètre dédié à l’épargne et la retraite en entreprise. Selon cette enquête réalisée par l’institut de sondages CSA, auprès de 804 dirigeants et salariés d’entreprises employant plus de 50 personnes, près 60% des décideurs et 80% des salariés interrogés seraient favorables à un système de retraite par points. En outre, selon ce document, «60% déclarent ne pas souhaiter travailler au-delà de l’âge légal de départ à la retraite, pour privilégier leur qualité de vie» et très peu accepteraient une diminution du montant de leurs pensions.
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