Forum de Davos : une grande messe pour rien ?

Forum de Davos : une grande messe pour rien ? Source: Reuters
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Le forum de Davos est souvent assimilé à un sommet réunissant des nantis libéraux déconnectés de certaines réalités sociales. Néanmoins pour l'économiste Norbert Gaillard, certaines problématiques sont désormais vues sous un angle différent.

L'avènement de la mondialisation au début des années 1980 a profondément bouleversé l'ordre économique mondial. La libéralisation des échanges qui a accompagné ce phénomène, a mis fin à un monde bipolaire dans lequel certains pays anciennement dits du sud n'avaient pas encore leur place parmi les grandes puissances économiques.

Un forum longtemps assimilé à une tribune néolibérale 

Fondé en 1971, le Forum de Davos, a toujours véhiculé une idéologie libérale calquée sur celle prônée par les institutions financières comme le FMI. Si les recommandations incitant à une plus grande libéralisation de l'économie sont critiquées notamment par les altermondialistes, les économistes notent que dans certains cas, elles ont permis de sensiblement réduire la pauvreté. «Si on regarde la réduction du nombre de pauvres, il y a une réussite (...) mais en parallèle, il y a eu une hausse des inégalités dans les pays émergents mais aussi plus récemment dans les pays industrialisés», affirme l'économiste et consultant indépendant, Norbert Gaillard. Néanmoins, il précise que si ce phénomène de réduction de la pauvreté a été assez fort en Chine ou encore au Brésil, ces recommandations ont faussé ces équations. Ce fut le cas en Argentine, où l'ancrage du peso argentin au dollar américain censé redémarrer l'économie a eu des effets pervers lors de la remontée brutale du dollar. L'économie argentine s'est brutalement retrouvée dans une période de forte récession provoquant un délitement de la classe moyenne et une paupérisation massive. 

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Une inflexion nouvelle depuis la dernière crise financière 

A la question de savoir, si le Forum de Davos est encore prisonnier d'une certaine idéologie, M. Gaillard note une approche nouvelle autour de la question du développement des pays industrialisés. «Effectivement depuis que le forum existe, on a des débats qui sont récurrents sur la mondialisation, sur la productivité ou encore sur le coût du travail (…) c'est parce que les problèmes sont un peu toujours les mêmes depuis 35 ans (…) mais il y a eu un correctif sur un point assez marquant. Je pense à une chose en particulier. Jusqu’en 2009-2010, on avait encore cette croyance qu'un pays dit industrialisé pouvait rester un pays avec de hauts revenus tout en étant engagé dans un processus de désindustrialisation.» Selon lui, le forum de Davos préconise désormais de maintenir les secteurs industriels qui ont particulièrement souffert de la financiarisation de l'économie. «Pour les pays industrialisés il y a encore des secteurs à favoriser (...) comme l'industrie pharmaceutique ou encore les nouvelles technologies», ajoute-t-il en substance.

La répartition équitable des richesses n'est pas pour demain

«62 personnes possèdent autant que la moitié la plus pauvre de la population mondiale», alors que «ce chiffre était de 388 il y a cinq ans» a déclaré l'organisation Oxfam lors de sa dernière publication annuelle. «Une des autres tendances clés qui expliquent la montée des inégalités énoncées dans le rapport d'Oxfam International est la part décroissante du revenu national allant aux travailleurs dans presque tous les pays développés et la plupart des pays en développement», dit le rapport. Un paradoxe quant on sait que la richesse produite annuellement par les pays développés ne cesse d'augmenter. Les femmes demeurent les premières victimes de ces inégalités, «la majorité des travailleurs faiblement rémunérés dans le monde sont des femmes», relève-t-il. 

Mardi, plus de 40 chefs d'Etat et de gouvernement ainsi que 2 500 leaders du monde des affaires et de la société sont attendus à Davos. Le forum se terminera le 23 janvier prochain.

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