Lavrov : la France est en guerre contre la Russie

Lors d'une conférence de presse avec le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan, Sergueï Lavrov a accusé la France, qui soutient Kiev, d’être en guerre contre la Russie. Il a critiqué les déclarations européennes sur la portée des frappes ukrainiennes et qualifié les frappes de représailles russes sur l'Ukraine de «naturelles».
Les déclarations du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, selon lesquelles la France n'est pas en guerre contre la Russie sont fausses, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue turc, Hakan Fidan. Il a précisé que la France est en guerre contre la Russie « car ses missiles à longue portée sont utilisés par le régime nazi de Kiev pour effectuer des frappes sur le territoire de la Fédération de Russie », ajoutant qu'« il s’agit principalement de frappes contre des cibles civiles ».
Sergueï Lavrov a recommandé au ministre français des Affaires étrangères, « s’il aime sa patrie et croit représenter ses intérêts », d’appliquer « le principe de longue date de tous les politiques français épris de liberté, et de tout le monde en général : liberté, égalité, fraternité ». Selon le chef de la diplomatie russe, ce principe inclut les droits de l'Homme, « que la France brandit à tout va pour toute situation partout dans le monde, à l’exception du conflit ukrainien ».
Zelensky « sait parfaitement » pourquoi la Russie a lancé des frappes de représailles contre l'Ukraine, selon Lavrov
Sergueï Lavrov a également commenté les frappes russes de représailles qui ont suivi l'attaque massive et sans précédent du régime de Kiev contre les civils russes. Il a souligné que ces frappes étaient « absolument naturelles dans cette situation ». « Le criminel doit être puni », a ajouté le ministre russe des Affaires étrangères.
Sergueï Lavrov a précisé que les frappes de représailles russes ont été menées « uniquement sur des installations militaires et sur des infrastructures utilisées par les forces armées ukrainiennes ». « Je vous assure, Zelensky et sa junte savent parfaitement pourquoi ils les ont subies », a-t-il souligné, dénonçant les crimes de Kiev contre les civils russes.
Les propos de Merz sur la limite de la portée des frappes ukrainiennes avec des armes occidentales montrent le « niveau de compétence » des dirigeants européens
La déclaration du chancelier allemand Friedrich Merz sur la suppression de la limitation de la portée des frappes ukrainiennes sur le territoire russe avec des armes occidentales « ne fait que montrer une fois de plus le niveau de compétence des personnes qui ont accédé au pouvoir en Europe », a constaté Sergueï Lavrov.
« Hier, il a déclaré avec beaucoup d'emphase, qu’à partir de ce moment et pour toujours, il n’y aurait plus aucune restriction sur la portée des frappes. De plus, il a parlé en son nom, au nom de la France, au nom de la Grande-Bretagne et au nom des États-Unis. Un peu plus tard, le vice-chancelier de Merz a affirmé qu’il n’en avait pas du tout été question. Si j’ai bien compris, la Bundeswehr, un représentant de la Bundeswehr, a fait la même déclaration », a indiqué le ministre russe des Affaires étrangères.
« Ayant réalisé la portée de ses propos, Merz a déclaré ne pas avoir parlé d’une nouvelle décision, mais d’une décision qui avait été prise par l’ancienne administration allemande », a continué Sergueï Lavrov, ajoutant que ce fait « suggère que la décision d’autoriser l’Ukraine à faire ce qu’elle veut, au moins dans certaines limites, en matière de frappes contre des cibles sur le territoire russe, cette décision a été prise il y a longtemps mais a été tenue secrète ».
Ces derniers jours, le régime de Kiev a lancé une attaque massive sur le territoire russe. Selon le ministère russe de la Défense, entre le 20 et le 27 mai, la défense aérienne russe a intercepté 2 331 drones, dont 1 465 visaient des infrastructures civiles. La défense russe a qualifié ces actions de « provocatrices », visant à perturber le processus du règlement pacifique du conflit ukrainien, initié par la Russie. L'Occident, cependant, n'a condamné que les frappes de représailles russes, restant silencieux sur les attaques ukrainiennes contre les civils russes.