Terrorisme en France : un jeune franco-algérien mis en examen pour un projet d’attentat

Un jeune franco-algérien radicalisé de 20 ans a été mis en examen le 11 juillet par le parquet national antiterroriste. Il est soupçonné, ainsi que sa compagne de 15 ans appréhendée en juin par la DGSI, d’avoir prévu de commettre un attentat.
Un homme de 20 ans originaire de la région toulousaine, a été mis le 11 juillet à Paris en examen pour « association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d’un ou plusieurs crimes d’atteintes aux personnes », a rapporté La Dépêche du Midi citant le Parquet national antiterroriste (PNAT). Une mise en examen, confirmée à l’AFP par une source judicaire, qui survient environ un mois après l’arrestation par la DGSI (renseignement intérieur) de la compagne du prévenu. Les deux individus sont soupçonnés « d’avoir envisagé une attaque armée contre des civils », relate le quotidien régional.
Selon ce dernier, l’enquête a révélé « un processus de radicalisation amorcé dès la période du confinement » lié au Covid-19 lorsque le jeune homme — présenté comme étant alors un « adolescent franco-algérien en quête de repères identitaires » — a commencé à « consulter des contenus religieux en ligne ». Toujours selon La Dépêche du Midi, le visionnage de vidéos « de plus en plus violentes » lui aurait valu d’être fiché S et « placé sous surveillance renforcée ».
Ce n’est toutefois qu’après l’arrestation de sa compagne en juin à Marseille, par la DGSI (renseignement intérieur) qui redoutait un passage à l’acte, que les enquêteurs sont remontés jusqu’à lui. Âgée de 15 ans, cette adolescente « récemment convertie à l’islam » se serait « rapprochée » du jeune homme en 2024 alors qu’il fréquente la mosquée du quartier de la Reynerie où son passé judiciaire aurait « suscité, chez certains, une fascination teintée d’inquiétude ».
Le prévenu déjà poursuivi pour « des faits de viol »
« L’adolescente, fascinée par le terroriste Mohammed Merah et le parcours des frères Clain, manifeste une volonté explicite de passer à l’acte et sollicite des conseils auprès de son aîné. Elle tente aussi de radicaliser d’autres jeunes filles de son entourage. Et elle apparaît fréquemment dans les radars de la police nationale », peut-on encore lire dans l’article du quotidien.
Celui-ci précise que les échanges privés entre le jeune homme et l’adolescente « dérivent vers des discours de haine ciblant "les juifs et les mécréants", sur fond de justification religieuse », et qu'ils s’envoient « des contenus à caractère terroriste, dont des vidéos de décapitation ».
Selon ses deux avocats, Maîtres Jocelyn Momasso-Momasso et Charlotte Chabosy — qui n’auraient pas voulu commenter le dossier auprès de La Dépêche du midi, ni répondre aux sollicitations de l’AFP — le jeune toulousain nie toute implication dans la radicalisation de l’adolescente. Celui-ci serait, également, déjà sous le coup de poursuites dans le cadre d’une autre affaire pour « des faits de viol ». Tous deux, a précisé La Dépêche du midi, « présentent des antécédents psychiatriques ».
Sur X, le maire de la cité rose Jean-Luc Moudenc a salué la « vigilance » et l’« efficacité » de la DGSI. « Grâce à leur travail, une menace a été déjouée », a lancé l’édile ex-Les Républicain. Toutefois, à en croire le média régional, les enquêteurs peineraient « à établir s’ils avaient une intention concrète de passer à l’acte » et les perquisitions menées aux domiciles des deux jeunes « n’ont pas permis, à ce stade, d’apporter d’éléments incriminants ».