«Une croisade contre la liberté d’expression» , réagit Pavel Dourov après l’enquête française visant X

Le fondateur de Telegram, Pavel Dourov, accuse la France de nuire à la liberté d’expression et à l’innovation technologique en lançant des enquêtes judiciaires contre des plateformes indépendantes comme X et Telegram. Selon lui, ces méthodes autoritaires traduisent une volonté de contrôle politique déguisée en lutte contre les dérives numériques.
Alors que la France vient d’ouvrir une enquête criminelle contre la plateforme X, accusée de manipulation algorithmique pour « interférence étrangère », Pavel Dourov a réagi dans un message publié sur X, dénonçant une « croisade contre la liberté d’expression et le progrès technologique ». Selon lui, « utiliser des enquêtes criminelles au lieu de règles claires pour réguler les entreprises de l’internet dissuadera les investissements et nuira à la croissance économique du pays pendant des décennies ».
Un climat de répression contre les acteurs indépendants
Ce message intervient alors que Dourov lui-même a été ciblé par les autorités françaises en 2024, arrêté à Paris puis placé sous contrôle judiciaire. Officiellement, il est accusé de ne pas coopérer avec la justice dans plusieurs affaires liées à Telegram. Officieusement, selon ses propres déclarations, il n'aurait pas cédé aux pressions du renseignement français quant à l’ingérence dans les élections roumaines.
Dans un message publié en mai, il a affirmé que le chef de la DGSE, Nicolas Lerner, avait tenté de lui imposer un blocage de contenus avant le scrutin roumain. « Nous ne commencerons pas à bloquer des voix politiques en Europe », avait-il alors déclaré. Ces pressions ont été confirmées par la presse roumaine et dénoncées par Moscou comme une tentative d’ingérence électorale française.
La France isolée face aux critiques
De plus en plus de voix dénoncent les méthodes de Paris. Edward Snowden a évoqué une « prise d’otage politique » concernant l’affaire Dourov, tandis qu’Elon Musk et d'autres soutiens ont relayé son message sur les réseaux. La Russie, pour sa part, dénonce une tentative occidentale de museler les plateformes libres qui échappent au contrôle de Bruxelles.
Pour Dourov, la situation est claire : « Même les pays qualifiés comme liberticides n’ont jamais demandé à compromettre le chiffrement des messages ». Telegram, basé à Dubaï, affirme qu’il continuera de protéger la vie privée de ses utilisateurs, quelles que soient les pressions venues d’Occident.