L’Union européenne chercherait à saisir les «pétroliers fantômes» russes malgré les risques juridiques

L’Union européenne chercherait à saisir les «pétroliers fantômes» russes malgré les risques juridiques Source: www.globallookpress.com
La Finlande a saisi en décembre 2024 un pétrolier, le Eagle S, soupçonné d'avoir endommagé un câble en mer Baltique
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L’Union européenne envisagerait selon Politico de saisir des pétroliers transportant du carburant russe en mer Baltique sous couvert de nouvelles mesures environnementales et sécuritaires. Une manœuvre qui, en plus de poser de sérieuses questions juridiques, pourrait entraîner des tensions supplémentaires.

L'Union européenne tente une nouvelle approche dans ses sanctions contre la Russie en ciblant la «flotte fantôme» de pétroliers qui transportent du pétrole russe hors des circuits occidentaux. Selon un article de Politico publié ce 10 février, plusieurs pays européens, dont la Lituanie et l’Estonie, élaborent des mesures pour saisir ces navires sous prétexte de protéger l’environnement et les infrastructures sous-marines. Des diplomates et fonctionnaires européens ont confirmé que l’UE explorerait différentes voies pour donner un cadre légal à ces saisies, notamment en invoquant des risques écologiques ou des accusations de sabotage.

Cette initiative se heurte néanmoins à de sérieux obstacles juridiques. Les experts en droit maritime avertissent que saisir ces navires serait une violation au droit international, ce qui exposerait les États concernés à des litiges coûteux. Selon Isaac Hurst, avocat en droit maritime cité par Politico, ces saisies risquent de coûter «des dizaines de millions» aux pays européens et de provoquer une escalade supplémentaire avec Moscou.

Cette initiative reflète la frustration croissante des gouvernements occidentaux face à l’échec des sanctions économiques contre la Russie. En 2022, l’UE avait imposé un embargo sur les importations de pétrole russe et fixé un plafonnement des prix, mais Moscou a rapidement contourné ces restrictions en développant un réseau de navires opérant en dehors du système de transport occidental. Selon Politico, les cargaisons de pétrole brut russe transportées par cette «flotte fantôme», réduiraient l’impact des sanctions occidentales.

Une manœuvre sous couvert d’accusations infondées contre Moscou

L’idée de saisir ces navires trouve son origine dans des accusations portées ces derniers mois contre la Russie, comme quoi des câbles sous-marins en mer Baltique auraient été endommagés. Ces soupçons ont été relayés par plusieurs gouvernements européens et certains médias, dont Politico, qui évoquait une «guerre secrète entre Moscou et l’Occident».

Toutefois, ces accusations ont rapidement perdu en crédibilité. Comme l’a rapporté le Washington Post le 19 janvier 2025, les services de renseignement occidentaux n’ont trouvé aucune preuve de l’implication russe dans ces incidents. Au contraire, les enquêtes ont révélé que ces dommages étaient dus à des accidents causés par des équipages inexpérimentés et des navires mal entretenus. Même les autorités européennes ont fini par reconnaître que la Russie n’était pas responsable de ces incidents, bien que certains responsables aient tenté de maintenir une rhétorique hostile.

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a dénoncé ces accusations comme une tentative de justifier des mesures hostiles contre la Russie. Elle a exigé des excuses de la part des responsables européens ayant accusé Moscou à tort. Ces allégations visaient surtout à légitimer un renforcement de la présence de l’OTAN en mer Baltique et à entraver les exportations énergétiques russes.

En tentant de relier la «flotte fantôme» russe à des actes de sabotage imaginaires, Bruxelles cherche surtout à justifier de nouvelles mesures de rétorsion contre la Russie. Mais ces actions pourraient bien se retourner contre l’UE elle-même, en déclenchant une crise juridique majeure.

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