Lydia Guirous est essayiste, membre du bureau politique, ex-porte-parole du parti Les Républicains et auteure du livre : «Assimilation en finir avec ce tabou français», aux Éditions de l’Observatoire.

Couvrez cet islamo-gauchisme que je ne saurais voir à l'université !

Couvrez cet islamo-gauchisme que je ne saurais voir à l'université !© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
Des étudiants dans une salle de classe dans une université parisienne en 2018 (image d'illustration).
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Pour Lydia Guirous, l'islamo-gauchisme est bien une réalité. Si son évocation crispe certains responsables politiques, c'est parce qu'elle met en lumière un certain laisser-aller face à la montée de l’islam politique.

Cette semaine, Frédérique Vidal a fait une sortie sur l’islamo-gauchisme dans les universités, ce qui a provoqué un tollé relativement médiatisé. Deux camps se sont alors opposés, ceux qui nient en bloc l’existence de cette réalité et ceux qui au contraire disent que l’islamo-gauchisme est poison qui existe depuis des années dans le monde universitaire.

Le premier niveau d’analyse, qui doit nous mettre en alerte, est de savoir comment un simple concept peut déchaîner autant de passion. S’il n’y avait rien sur le sujet, comme une grande partie de la gauche et de ses affidés semblent le dire, on ne noterait pas une telle agitation politique et médiatique... Pourtant, tout le monde s’empare de ce sujet, ses détracteurs comme  ses adorateurs, car il est très sensible dans l’opinion publique... et donc porteur en termes de communication.

La rencontre de l’islam politique avec le socialisme «occidental», sur  fond de culpabilité postcoloniale et de lutte antiraciste

Le deuxième niveau d'analyse consiste à poser une réflexion autour de la définition de l’islamo-gauchisme. Qu'est-ce que l'islamo-gauchisme ? C’est la rencontre de l’islam politique avec le socialisme «occidental», sur  fond de culpabilité postcoloniale et de lutte antiraciste.

L’islamo-gauchisme est une déclinaison de la lutte des classes. C’est une instrumentalisation des musulmans et de leur condition sociale (pour un certain nombre, socialement défavorisés) afin d’éviter la monopolisation du pouvoir par une classe dominante. Au départ était visée par cette idéologie la classe dominante sur le plan financier. Mais l’augmentation globale du niveau de vie a obligé la gauche, et plus largement les fameux «progressistes», à trouver une nouvelle population prolétarienne. C’est alors qu'ils ont déroulé un pont en or à l’islam politique et à son expansion dans la société... pour fédérer quelques misérables voix.

Troisième degré d'analyse : l’islamo-gauchisme crispe nos dirigeants politiques car il cible leur laisser-aller face à la montée de l’islam politique. L’islamo-gauchisme désigne un coupable certes, la gauche, mais recouvre une réalité tragique qui est l’islamisme. La «gauche» (au sens large, car finalement cela recouvre tous ceux que l'on appelle progressistes mais qui n'ont de progrès que le nom), en est la grande responsable. Elle est à l'origine de l'immigration massive, notamment via le regroupement familial irrationnel et dérégulé. Elle est celle qui met la poussière sous le tapis à chaque fois qu'il faut être ferme sur les valeurs de la République, celle qui fait du clientélisme. On trouve ces couards à droite aussi, et au centre bien sûr... Bref, ce sont tous ceux qui ont favorisé l’expansion de l’islamisme.

Quatrième niveau d’analyse : l’islamo-gauchisme, c’est-à-dire l’islamisme, est effectivement une réalité dans l’université. Elle se caractérise par un prosélytisme religieux de plus en plus marqué avec la multiplication du voile islamique chez les étudiantes, par les associations communautaristes au sein des universités, par la pression mise sur les professeurs lors de leurs cours et par la multiplication des thèses et études sur le décolonialisme, l’indigénisme et la promotion du racialisme, qui est un autre concept anti-France. Voilà le débat posé.

L’islamo-gauchisme est présent à l’université. C'est une évidence, et depuis longtemps ! Les vérités déchaînent souvent les passions car elles désignent des coupables. La question aujourd’hui n’est plus de savoir s’il est présent ou pas à l’université, nous n’en sommes malheureusement plus là... la question est de savoir comment le combattre. En urgence, je pense qu’il faut relancer l’assimilation et en ce qui concerne l'université, commencer par interdire le voile pour refuser ce prosélytisme politique arrogant, hégémonique et identitaire.

Lydia Guirous

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