Frédérique Vidal demandera une enquête au CNRS sur «l’islamo-gauchisme» à l'université
La ministre de l'Enseignement supérieur a expliqué le 14 février que «l'islamo-gauchisme gangrène la société dans son ensemble» et que l'université n'était pas «imperméable». Des propos qui rappellent ceux de Jean-Michel Blanquer en octobre 2020.
La ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal a annoncé le 14 février sur CNews qu'elle souhaitait «demander notamment au CNRS (Centre national de la recherche scientifique) de faire une enquête» sur l'islamo-gauchisme dans les universités françaises.
La membre du gouvernement, très critiquée à cause de la situation étudiante dans le cadre de la crise sanitaire, a expliqué au journaliste Jean-Pierre Elkabbach «que l'islamo-gauchisme gangrèn[ait] la société dans son ensemble et que l'université n'[était] pas imperméable». «Ce que l'on observe dans les universités, c'est qu'il y a des gens qui peuvent utiliser leurs titres et l'aura qu'ils ont, ils sont minoritaires et certains le font pour porter des idées radicales ou des idées militantes», a-t-elle développé.
— The Sound of Science (@SoundofScFr) February 15, 2021
Alors que le journaliste de CNews lui demandait si ces profils pouvaient être définis comme «une sorte d’alliance, si je puis dire, entre Mao Zedong et l’ayatollah Khomeini», Frédérique Vidal a opiné : «Mais vous avez raison. C’est bien pour ça qu’à chaque fois qu’un incident se produit, il est sanctionné, à chaque fois que quelque chose est empêché, c’est reprogrammé, mais je crois que l’immense majorité des universitaires sont conscients de cela et luttent contre cela.»
Ces déclarations font écho à une polémique déclenchée à l'automne 2020 par le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer. Le 22 octobre, ce dernier avait dénoncé «l'islamo-gauchisme» faisant selon lui «des ravages à l'université», en prenant notamment pour cibles le syndicat étudiant Unef et La France insoumise. «Ces gens-là favorisent une idéologie qui ensuite, de loin en loin, mène au pire», avait affirmé Jean-Michel Blanquer, provoquant l'indignation de représentants du monde universitaire. «Non, les universités ne sont pas des lieux où se construirait une "idéologie" qui mène au pire. Non, les universités ne sont pas des lieux d’expression ou d'encouragement du fanatisme. Non, les universités ne sauraient être tenues pour complices du terrorisme», avait notamment répondu la Conférence des présidents d'université (CPU).