Pourquoi toutes les attaques chimiques ne sont pas dignes de l'attention des médias occidentaux

Pourquoi toutes les attaques chimiques ne sont pas dignes de l'attention des médias occidentaux© Ammar Abdullah Source: Reuters
Deux hommes reçoivent des soins après une attaque chimique présumée à Khan Cheikhoun en Syrie.
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Pour l'ancien officier de l'armée britannique Charles Shoebridge, les rebelles qui utilisent des armes chimiques font rarement les gros titres dans la presse, car cela discrédite la rhétorique dominante, selon laquelle seul Assad produit ces armes.

L’Etat islamique a mené le 16 avril une attaque chimique contre une base militaire en Irak où se trouvaient des conseillers américains et australiens. Les spécialistes militaires étrangers n’ont pas souffert du gaz toxique dispersé par Daesh. Cependant, au moins 25 personnes ont eu besoin de soins médicaux à la suite de l’attaque, selon les médias présents sur place.

RT : Pourquoi cette attaque chimique n’a reçu qu'une faible couverture médiatique par rapport à l’incident chimique du 4 avril à Khan Cheikhoun ?

Charles Shoebridge (C. S.) : Tout d’abord, il n’y a pas eu de décès signalés, pour le moment. Mais on a appris ces derniers mois que Daesh et d’autres groupes rebelles utilisaient des armes chimiques et qu’ils ont accès à ces armes. En effet, Jerry Smith, un expert qui a dirigé une mission de destruction des armes chimiques syriennes en Syrie, a récemment déclaré – bien que les médias occidentaux n’aient pas accordé beaucoup d’attention à cela – qu’il était possible que l’Etat islamique et d’autres groupes aient même du sarin en leur possession. Le sarin et le gaz moutarde ne sont pas les mêmes agents chimiques, et bien sûr, l’un est plus facile à produire que l’autre, et l’un est plus mortel que l’autre.

L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques a annoncé que la mission visant à priver Bachar el-Assad de ses armes chimiques menée en 2014, avait été couronnée de succès

Plus cela apparaît dans les médias – s'il s'avère que les rebelles sont réellement capables de produire cette arme chimique relativement complexe – plus cela est susceptible de discréditer la rhétorique prédominante comme quoi seul Assad est capable de produire et utiliser de telles armes, en dépit du fait que l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques elle-même a annoncé que la mission visant à priver Bachar el-Assad de ses armes chimiques menée en 2014, avait été couronnée de succès.

RT: Les armes chimiques entre les mains de l’Etat islamique présentent-elles une menace moindre que les armes chimiques que Bachar el-Assad aurait en sa possession – bien qu’il le nie ?

C. S. : Le chlore – un agent chimique qui n’appartient pas à la classe des armes chimiques sauf s'il est effectivement utilisé comme une arme – est un bon exemple. On entend souvent que le gouvernement d’Assad utilise du chlore pour telle ou telle raison, parce que l’avantage militaire est très limité. Mais bien entendu, quand on entend «armes chimiques», cela attire bien plus l’attention et entraîne bien plus de condamnations, même si le chlore est bien moins létal que les explosifs conventionnels.

Le chlore est largement utilisé par les rebelles, et pourtant cela fait très rarement les gros titres des journaux occidentaux

Et pourtant, l’OIAC et l’ONU ont constaté elles-mêmes que, dans certains cas, les rebelles en Syrie avaient eux-mêmes mené des attaques au chlore. Il est ainsi largement utilisé par les rebelles, et pourtant cela fait très rarement les gros titres des journaux occidentaux. Nous savons parfaitement bien qu’il existe une rhétorique dominante. Mais si on parvenait à montrer que les rebelles fabriquent et utilisent des composés et des agents chimiques de ce genre, cela discréditerait l’idée que seul le président syrien est responsable des scènes épouvantables que nous avons vues sur nos écrans de télévision il y a quelques semaines.

Lire aussi : Hypocrisie flagrante : les médias occidentaux enfermés dans leur caisse de résonance sur la Syrie

Les opinions, assertions et points de vue exprimés dans cette section sont le fait de leur auteur et ne peuvent en aucun cas être imputés à RT.

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