«Je n'en crois pas un mot»: un ex-analyste de la CIA démolit la thèse de l'attaque chimique de Damas

«Je n'en crois pas un mot»: un ex-analyste de la CIA démolit la thèse de l'attaque chimique de Damas© Stephanie Keith Source: Reuters
Une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU.
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L’ex-analyste de la CIA John Kiriakou ne croit pas à l'implication du régime syrien dans l'attaque chimique d'Idleb et s'indigne des frappes américaines unilatérales en Syrie, estimant que le Conseil de sécurité de l'ONU aurait dû être consulté.

Mercredi, la Russie a opposé son veto à une résolution de l'ONU, soutenue par les Etats-Unis et plusieurs autres puissances occidentales, qualifiant l'incident de Khan Cheikhoun du 4 avril d'attaque chimique et exigeant que la Syrie ouvre ses bases militaires aux inspections.

A l'issue du vote, le représentant de la Russie a déclaré que les mesures prises par les Etats-Unis avant même qu'une enquête n'ait pû être menée, constituaient une violation du droit international.

L’ONU aurait dû être la première étape pour la diplomatie américaine

RT a demandé à John Kiriakou, ancien analyste de la CIA et lanceur d'alerte, si les partisans de la résolution de Washington pouvaient tenter de la faire passer à nouveau.

«Je pense qu’ils essaieront. Ils le font toujours. Le problème ici, c’est que l’ONU aurait dû être la première étape pour la diplomatie américaine. Au lieu d’agir unilatéralement en lançant 59 missiles de croisière, le département d’Etat aurait dû impliquer le Conseil de sécurité de l’ONU dès le début», estime-t-il.

Quant à la raison pour laquelle les Nations unies ont débattu sur la résolution sans aucune preuve évidente de la culpabilité de Bachar el-Assad – et la logique qui est derrière –, Kiriakou a fait savoir qu’«ils avaient peur de la conclusion».

Ces agents chimiques se trouvaient dans une installation de stockage contrôlée par Daesh, et l’armée syrienne a lancé une attaque conventionnelle sur cette position

«Il y a des professionnels du renseignement des deux côtés qui disent que tout le monde doit prendre un peu de recul et vérifier la provenance de ces produits chimiques. Il y a des gens sur le terrain, qui disent à beaucoup d'entre nous que ces agents chimiques se trouvaient dans une installation de stockage contrôlée par Daesh, sur laquelle l’armée syrienne a lancé une attaque conventionnelle – il ne s'agissait pas d'une attaque chimique du gouvernement syrien. Franchement, nous ne connaissons pas les faits. Nous ne les connaissons pas, tout simplement parce qu’il n’y a pas eu d’enquête. Je pense que les Etats-Unis et leurs alliés au Conseil de sécurité doivent se calmer, envoyer des inspecteurs de l’ONU pour examiner la situation, afin de recueillir les faits sur place, et après cela, présenter un rapport au Conseil de sécurité. Ce bombardement n’aurait jamais dû avoir lieu», souligne l’expert.  

Entretemps, Rex Tillerson a rencontré Sergueï Lavrov et le président Vladimir Poutine à Moscou, lors de sa première visite officielle en Russie en tant que secrétaire d’Etat américain.

Il a répété que les Etats-Unis étaient «tout à fait convaincus» que «l’attaque chimique» en Syrie avait été «planifiée, orchestrée et exécutée par les forces du gouvernement syrien». Plus tôt, l’ambassadeur américain à l’ONU, Nikki Haley, avait cependant dit la chose suivante : «Nous avons des preuves de l'implication d'Assad, nous les avons vues, nous savons ce qui s'est passé.»

John Kiriakou n’exclut pas que les fonctionnaires américains «inventent ce genre de choses».

Je ne crois pas qu’il y ait eu de renseignements. Tout cela a été mené principalement à des fins domestiques

«S’ils ont déjà recueilli et analysé des informations de la part de leurs agents du renseignement à l’intérieur de la Syrie, c'est qu'ils doivent être des professionnels incroyables, parce que tout cela vient juste de se produire. Toute cette histoire n’est pas encore jouée. Alors comment ont-ils déjà obtenu toutes ces informations, les ont analysées, et ont réussi à utiliser cette analyse pour élaborer une politique permettant au président américain de bombarder la Syrie ?», se demande-t-il. «Si c’est ainsi que cela s'est passé, je félicite la CIA pour son réseau de renseignement en Syrie. Le problème c’est que je n'en crois pas un mot.»

Selon l’analyste, le bombardement américain d’une base aérienne syrienne suite à l’incident chimique était une décision politique prise par la Maison Blanche, sans avoir consulté ses alliés.

«Je ne crois pas qu’il y ait eu de renseignements. Et je pense que tout cela a été mené principalement à des fins domestiques», conclut-il enfin.

Lire aussi : Un professeur du MIT veut une enquête sur la politique menée par Washington en Syrie

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