Accusations de raid chimique en Syrie : pour Assange, «la CIA n'a aucune crédibilité en la matière»
Lors d'un entretien avec la journaliste Laura Ingraham, le lanceur d'alerte et fondateur du site Wikileaks est revenu sur l'attaque chimique présumée en Syrie imputée par Washington à Bachar el-Assad. Pour lui, le manque de preuves est criant.
«Lorsqu'on se demande à qui profite le crime, cette histoire ne sent pas bon», a déclaré Julian Assange, le 11 avril, lors d'une émission de radio animée par la célèbre journaliste américaine Laura Ingraham.
Le fondateur du site Wikileaks s'exprimait ainsi sur les récentes attaques chimiques en Syrie du 4 avril, que les Etats-Unis attribuent sans preuves à Bachar el-Assad, et qui ont servi de motif officiel au bombardement américain contre la base militaire syrienne d'al-Chaayrate du 7 avril.
«Ceci dit, les gens font parfois des choses stupides. Il est donc théoriquement possible qu'Assad l'ait fait. Mais [...] la CIA n'a aucune crédibilité en la matière», a poursuivi Julian Assange.
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Nous devons parler [d'attaque chimique] "présumée"
«Jusqu'à ce que nous ayons accès à des preuves publiques, nous devons simplement parler [d'attaque chimique] "présumée". Je suis assez gêné par le fait que de nombreux journalistes du New York Times ou d'ailleurs affirment qu'il y a eu une attaque. C'est une chose que l'administration américaine prétend, mais nous ne savons pas où se trouvent les preuves», a-t-il conclu.
Des frappes américaines fondées sur des accusations sans preuves
Le même jour, le président russe Vladimir Poutine déclairait qu'il était possible que des armes chimiques soient employées à l'avenir en Syrie, dans le cadre de «provocations» visant à justifier de nouvelles frappes américaines en Syrie.
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— RT France (@RTenfrancais) 11 avril 2017
Dans la nuit du 6 au 7 avril, 59 missiles Tomahawk tirés par les navires américains USS Porter et USS Ross, qui se trouvaient en Méditerranée orientale ont frappé la base de al-Chaayrate, dans la province centrale de Homs en Syrie. La frappe a fait 9 morts dont quatre enfants parmi les civils, selon les autorités syriennes locales, ainsi que 10 morts parmi le personnel militaire de la base, d'après l’agence de presse RIA Novosti.
Moscou s'était indigné de ces frappes, déclarant qu'il s'agissait là d'une «attaque contre un Etat souverain, violant le droit international en usant d'un prétexte artificiel».
La Maison Blanche avait présenté cette opération comme une mesure de représailles à l'attaque chimique supposée du 4 avril, qu'elle a attribuée, sans preuves, à l'armée syrienne. Le 5 avril, au lendemain de l'incident chimique, la Russie avait annoncé qu'elle continuerait à aider Damas dans sa lutte contre le terrorisme. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov avait en outre confirmé que, selon Moscou, la contamination avait pour origine un dépôt d'armes chimiques rebelle.