Les dépenses officielles sur les réfugiés ne correspondent pas à la réalité en Allemagne : les petites villes peinent à couvrir les frais de l'hospitalité du gouvernement, et ce au détriment de leur propre population, estime l'économiste Eike Hamer.
RT : Le maire de Freiberg a écrit une lettre à Angela Merkel pour lui demander une compensation suite aux dépenses consenties par sa commune pour les réfugiés. Que démontre cette situation ?
Eike Hamer (E. H.) : Il est compréhensible que le maire de cette ville, Freiburg, a besoin de plus d’argent. Après avoir pillé son propre peuple, en augmentant les impôts sur le logement – ce qui n’a pas été suffisant pour cette ville modeste – il a demandé la participation de Berlin dans une lettre. C’est symptomatique du problème des réfugiés. Berlin a invité une foule de réfugiés, mais les autorités n’ont pas donné d’argent aux petites communes et aux organisations sociales pour y faire face.
Si vous voulez aider les gens, il faut y consacrer suffisamment de financements
Par exemple, nos programmes de santé publique et autres paient pour ces réfugiés, mais l’argent vient des gens qui sont obligés de payer chaque mois, via les impôts et les cotisations sociales. Ce problème de réfugiés n’est donc pas correctement financé – on accable les petites villes, qui n’ont pas assez de fonds pour couvrir toutes ces dépenses.
RT : Le maire déclare aussi que les dépenses consacrées à la crise des réfugiés doivent être transparentes. Cela signifie-t-il que ce n’est pas le cas actuellement en Allemagne ?
E. H. : La totalité des coûts n’est pas transparente du tout. Les dépenses officielles sur les réfugiés sont environ de 50 milliards d’euros par an, mais en réalité, le coût total en revient à plus de 100 milliards d’euros par an, et on cache ces dépenses partout – dans le budget des petites communes, de la location de véhicules, des retraites, du système de santé... Les coûts sont beaucoup plus importants et Berlin n'est pas transparent là-dessus. Si vous voulez aider les gens, il faut y consacrer suffisamment de financements. C’est ce qu’il proclame.
Il est nécessaire d'arrêter la guerre en Syrie, pour que les réfugiés puissent rentrer dans leur pays
Mais je crois que le problème pour nous est bien plus grave. Les réfugiés qui ont fui de leurs pays veulent peut-être y revenir, mais ils ne peuvent pas le faire, parce que la guerre continue – et Berlin n’entreprend rien pour y mettre fin, rien du tout. Au contraire, ils font tout pour qu'elle se poursuive, ce qui est fou. Il faut donc plus de financements et il est nécessaire d'arrêter la guerre en Syrie, pour que les réfugiés puissent rentrer chez eux.
Angela Merkel et Martin Schulz sont totalement responsables de cette catastrophe
RT : Qui est responsable de la politique à l'origine de toutes ces difficultés ?
E. H. : Angela Merkel et Martin Schulz sont totalement responsables de cette catastrophe, c'est un fait. Tout d’abord, ils ont invité des gens qui pèseront sur les finances publiques sur plusieurs générations, car ils dédommagent les personnes qui viennent ici, mais ne participent pas à la reconstruction de leur pays d’origine.
RT : Pensez-vous que l’administration d’Angela Merkel va répondre à cette lettre et que la ville de Freiberg obtiendra réparation ?
E. H. : Je ne pense pas qu’ils recevront une réponse, ils vont régler le problème à huis clos. Des fonds vont être distribués, mais ils ne vont pas rendre cela public, pour que les autres villes ne viennent pas à leur tour demander de l’argent – une situation courante en Allemagne.
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