Le fait qu'un attentat terroriste revendiqué par Daesh survienne en Algérie est une façon pour le groupe terroriste de rappeler son existence dans le pays, estime Saad Khiari, spécialiste de l’Algérie.
RT France : Un attentat suicide a été déjoué le 26 dévrier à Constantine. Pourquoi l’Algérie fait l’objet d’une attaque terroriste revendiquée par Daesh?
Saad Khiari (S. K.): C’est la surprise générale. Cela fait longtemps qu’il n’ont fait pas parler d’eux. D’autre part, comme il y a actuellement une coopération très renforcée entre l’Algérie, l’Egypte et la Tunisie concernant les dangers liés au retour des djihadistes à travers la Libye, cela veut dire que le tout se concentre contre eux et c’est une façon de se rappeler au bon souvenir en disant : on n’est pas mort, on existe encore.
Les contrôles aux frontières sont très sévères, la surveillance est absolument totale
RT France : Il n’y pas eu d'attaques majeures depuis 2008. Est-ce que cela signifie que d’autres attentats sont à craindre en Algérie ?
S. K. : La technique de Daesh est qu’ils s’attaquent aux militaires et aux policiers. Donc, cela n’affecte pas les civils. Et tout ce qui est objectif militaire, policier ou de gendarmerie est très surveillé. Je ne vois pas du tout comment ils peuvent faire, d’autant que les Algériens ne dorment pas du tout sur cette question puisqu’ils sont aux aguets depuis les attaques d'In Amenas. Les contrôles aux frontières sont très sévères, la surveillance est absolument totale. Donc, je pense que même si la sécurité n'est jamais assurée à 100%, on ne peut pas dire qu’il n’y aura pas d’attaques. On ne peut pas faire mieux que ce qu’il y a actuellement en matière de protection.
La priorité est mise sur la lutte contre Daesh et contre Aqmi
RT France : Les démarches que l’Etat algérien entreprend afin d’empêcher l’activité terroriste dans le pays sont-elles suffisantes ?
S. K. : Je pense que oui, on ne peut pas faire plus. Avec un territoire quatre fois plus grand que la France, vu le facteur géographique, les frontières sont impossibles à contrôler, même avec l’appui des puissances occidentales. Une intrusion peut s’ajouter au fait qu’il y a aussi des trafics, de l'immigration clandestine etc. La priorité est mise sur la lutte contre Daesh et contre Aqmi [Al-Qaïda au Maghreb islamique]. En tous cas, le maximum de précautions sont prises.
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