«Israël bombarde les militaires syriens, mais jamais Al-Qaïda»

«Israël bombarde les militaires syriens, mais jamais Al-Qaïda»© Amir Cohen Source: Reuters
Avion de chasse des forces aériennes d'Israël F-15
Suivez RT en français surTelegram

Israël a souvent bombardé les installations militaires syriennes, mais jamais Al-Qaïda - il ne considère pas ces derniers comme une menace et les soutient contre le Hezbollah, explique la journaliste indépendante Rania Khalek.

L’armée syrienne a accusé Israël de bombarder l’aéroport militaire de Mazzeh à l’ouest de Damas et a averti Israël qu'il y aurait des représailles pour cette «attaque flagrante». La frappe aurait endommagé l'une des installations militaires clés. La Syrie a vu un lien entre la prétendue frappe et «l’appui des groupes terroristes» par l'Israël.

RT : Quelle a été votre réaction au fait qu'Israël ait bombardé un aéroport militaire syrien ?

Israël a une sorte d’alliance tacite avec la branche d'Al-Qaïda en Syrie

Rania Khalek (R. K.): J’ai été surprise par cette information, mais, en même temps, nous savons que tout au long de la guerre civile en Syrie, Israël a à plusieurs reprises bombardé des installations militaires syriennes et pas une seule fois les groupes d'Al-Qaïda qui sont en Syrie... En fait, certaines personnes au sein du gouvernement syrien évoquent souvent Israël en tant que «force aérienne d'Al-Qaïda». Ce n'est pas non plus surprenant, parce qu'Israël a une sorte d’alliance tacite avec la branche d'Al-Qaïda en Syrie, surtout sur la frontière avec le plateau du Golan où ils leur ont offert de l'aide - et ils l'ont reconnu - assurant les soins médicaux à ceux qui luttaient aux côtés du Front al-Nosra, branche d'Al-Qaïda en Syrie, et les renvoyant ensuite sur le champ de bataille...

L'institut d'études de sécurité [nationale], important groupe de réflexion israélien, a publié récemment pour le gouvernement israélien un document stratégique de 300 pages préparé par des personnalité militaires et politiques israéliennes de premier ordre. Il avait une section sur la Syrie. Il a au fond été déclaré que, selon la position d'Israël, le mieux était de faire partir le gouvernement syrien maintenant, créant à sa place une sorte d'Etat sectaire sunnite. Je suppose, qu'il s'agissait là d'un pays à l'image de ce qu'on peut appeler l'Arabie saoudite ou n'importe quel autre Etat qui soutient les rebelles. La raison est qu'Israël considère le Hezbollah comme une des menaces les plus importantes dans la région... et préfère en effet soutenir Al-Qaïda contre le Hezbollah, parce que c'est le Hezbollah et pas Al-Qaïda, qui constitue la plus grande menace pour Israël.   

C’est la même politique-ils n'ont fait qu'un relooking

RT : Vous avez participé à un événement du Conseil atlantique intitulé  «Combattre Al-Qaïda en Syrie : une stratégie pour le prochain président». Parmi les participants se trouvaient des partisans de l'armement des soi-disant rebelles modérées en Syrie, y compris Charles Lister, membre principal de l’Institut du Moyen-Orient. Qu’avez-vous appris sur l’état actuel du conflit ?

R. K. : C’était vraiment intéressant, parce que ce sont des gens qui viennent des think tanks qui, pendant les cinq dernières années, ont fait pression pour une escalade militaire de la part de l'Occident. Maintenant nous allons avoir une nouvelle administration, celle de Donald Trump, qui a annoncé vouloir une désescalade de la situation en Syrie et n'a pas envie de renverser le gouvernement. Du coup, ce que j'ai vu lors de cette table ronde, c'était des think tanks de l'establishment qui réemballaient leurs opinions sur la Syrie de manière à ce que Donald Trump les apprécie. Au lieu de parler de «problème humanitaire», ils se sont focalisés sur la lutte contre Al-Qaïda en Syrie. Ce qui est intéressant est que, pendant les cinq dernières années, ces gens-là ont soutenu des politiques qui ont en effet donné de la puissance à Al-Qaïda en Syrie. Maintenant ils annoncent vouloir combattre Al-Qaïda en Syrie en faisant exactement ce qu'ils préconisaient... ce qui veut dire armer les groupes sunnites. Ils les appellent «opposition modérée», mais aucun des participants n'a donné les détails ou les caractéristiques d'un seul groupe de l'opposition modérée – ils n’en ont nommé aucun. Ils ont également parlé de la nécessité de se débarrasser du gouvernement syrien si possible, d'avoir une sorte de zone d’exclusion aérienne. Ainsi, c’est la même politique - ils n'ont fait qu'un relooking. La dernière chose que je veux ajouter est que ces participants voulaient non seulement continuer à armer les groupes rebelles mais ils ont évoqué en particulier l’Iran. Ils ont fait une campagne de terreur au sujet de l'Iran et du Hezbollah... C'est une autre chose importante pour Donald Trump - il est très anti-Iran, ils essayaient donc de jouer cette carte. Je ne sais pas si cela fonctionnera, mais... nous verrons ce qui va se passer. Espérons qu'ils ne parviendront pas à leurs fins.

Lire aussi : La conférence internationale de Paris sur Israël et la Palestine provoque la colère de Netanyahou

Les opinions, assertions et points de vue exprimés dans cette section sont le fait de leur auteur et ne peuvent en aucun cas être imputés à RT.

Raconter l'actualité

Suivez RT en français surTelegram

En cliquant sur "Tout Accepter" vous consentez au traitement par ANO « TV-Novosti » de certaines données personnelles stockées sur votre terminal (telles que les adresses IP, les données de navigation, les données d'utilisation ou de géolocalisation ou bien encore les interactions avec les réseaux sociaux ainsi que les données nécessaires pour pouvoir utiliser les espaces commentaires de notre service). En cliquant sur "Tout Refuser", seuls les cookies/traceurs techniques (strictement limités au fonctionnement du site ou à la mesure d’audiences) seront déposés et lus sur votre terminal. "Tout Refuser" ne vous permet pas d’activer l’option commentaires de nos services. Pour activer l’option vous permettant de laisser des commentaires sur notre service, veuillez accepter le dépôt des cookies/traceurs « réseaux sociaux », soit en cliquant sur « Tout accepter », soit via la rubrique «Paramétrer vos choix». Le bandeau de couleur indique si le dépôt de cookies et la création de profils sont autorisés (vert) ou refusés (rouge). Vous pouvez modifier vos choix via la rubrique «Paramétrer vos choix». Réseaux sociaux Désactiver cette option empêchera les réseaux sociaux de suivre votre navigation sur notre site et ne permettra pas de laisser des commentaires.

OK

RT en français utilise des cookies pour exploiter et améliorer ses services.

Vous pouvez exprimer vos choix en cliquant sur «Tout accepter», «Tout refuser» , et/ou les modifier à tout moment via la rubrique «Paramétrer vos choix».

Pour en savoir plus sur vos droits et nos pratiques en matière de cookies, consultez notre «Politique de Confidentialité»

Tout AccepterTout refuserParamétrer vos choix