Si on analyse l'économie, le Moyen-Orient, tous les échecs de la politique étrangère américaine, la présidence de Barack Obama restera dans l’histoire comme un échec, affirme Paul Vallely, général à la retraite de l'armée américaine.
RT : Quel bilan restera dans l’histoire de ces huit ans de présidence de Barack Obama ?
Paul Vallely (P. V.) : Ses huit ans de mandat ont été un échec. Beaucoup de choses ne correspondent pas à ses explications – je suppose qu’il vit dans ce que nous appelons un état d'esprit délirant, ne tenant pas compte de la réalité. Quand vous analysez l'économie, le Moyen-Orient, tous nos ratés du point de vue de la politique étrangère, sa présidence restera [dans l’histoire] comme un échec.
RT : Dans son discours, Barack Obama a déclaré : «aucune organisation terroriste étrangère n’a réussi à planifier et exécuter une attaque contre notre patrie pendant ces huit dernières années». Pensez-vous qu'il a réussi à réduire la menace terroriste ?
P. V. : Non, en fait elle est devenue plus importante non seulement aux Etats-Unis, elle passe à travers nos frontières et beaucoup de ceux que nous pourrions appeler des immigrants qui sont venus dans ce pays, se radicalisent. En plus il y en a d'autres qui sont devenus une menace terroriste jusqu'à dans nos propres villes et dans nos quartiers. Si on regarde ce qui s’est passé en Europe et à travers le Moyen-Orient et la Turquie, il y a eu une montée du terrorisme islamique radical. Ce n’est donc pas vrai que nous soyons en meilleure posture que nous n’étions avant. Nous sommes en fait sous une menace plus grande que jamais.
C’était très naïf de la part de nos dirigeants de penser que nous pourrions aller au Moyen-Orient et en faire des démocraties
RT : Pensez-vous que c'est à cause de la politique étrangère américaine ? Hier, le directeur de la CIA a déclaré que l'administration Obama avait fait une erreur en espérant à l’époque imposer des valeurs occidentales et la démocratie de style occidental au Moyen-Orient au cours du printemps arabe. Pensez-vous qu'il existe un lien entre la politique étrangère et les questions que vous venez de soulever ?
P. V. : Bien sûr, qu’il en existe un. Lorsque nous regardons en arrière, l'Irak n'a jamais été une menace réelle pour les Etats-Unis. Ils étaient économiquement vraiment en mauvais état. Alors, quand George Bush est allé en Irak et en Afghanistan, ils ont tenté de refaire la construction nationale, essentiellement en essayant d'apporter une sorte de démocratie dans ces pays et à ces cultures, ce qui était vraiment à l'encontre de l'islam et de la charia, et ce qui n’aurait jamais fonctionné.
Ce sera une toute nouvelle Amérique que nous allons voir
C’était très naïf de la part de nos dirigeants de penser que nous pourrions aller au Moyen-Orient et en faire des démocraties. Comme nous le savons bien, la démocratie doit se développer de l'intérieur, pas [être apportée] depuis l'extérieur. Cela a été un très grand problème aux Etats-Unis. Notre politique étrangère n'a pas été bien réfléchie avec la vision et la stratégie, nécessaires pour aider les pays, et non pas pour les envahir et y causer le chaos.
[Entre Donald Trump et le président sortant] il n'y a pas eu de transition douce, comme c’était le cas avec lui [Barack Obama] et le président George Bush. De fausses nouvelles ont circulé constamment dans les médias et ont été diffusées par des chaînes comme CNN... Cela a causé beaucoup de perturbations. Mais écoutez. Le président élu Donald Trump et son nouveau cabinet, le personnel et l’équipe chargée de transition, ils sont au-dessus de tout cela. Ils ne s'abaissent pas à croire que tout cela va avoir un effet sur notre nouveau président dans les 10 jours. Ce sera une toute nouvelle Amérique que nous allons voir.
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