«Tirer avant de viser» : Donald Trump changera-t-il cette tradition de la politique américaine ?

«Tirer avant de viser» : Donald Trump changera-t-il cette tradition de la politique américaine ?© Shannon Stapleton Source: Reuters
Donald Trump
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Les récents rapports du renseignement américain accusant la Russie d' avoir influencé l'élection de Trump sont une sorte de coup d'Etat contre un président aspirant à la réconciliation avec l'ancien ennemi, explique l'écrivain George Galloway.

RT : Les sénateurs américains réclament l'introduction de nouvelles sanctions, les responsables n’en dévoileront pas les raisons. Pensez-vous que des preuves devraient être exposées avant l’imposition de mesures supplémentaires ?

George Galloway (G. G.) : Les Etats-Unis ont depuis longtemps l’habitude de tirer avant de viser. C’est encore un exemple qui le prouve. A mon avis, c’est une sorte de coup d’Etat mou contre le président élu dont la politique étrangère vise principalement, je l’espère, à faire la paix avec la Russie, à s’unir avec la Russie et à faire face à un ennemi et des problèmes communs. On essaie de rendre cette tâche la plus compliquée possible. Du coup, on veut provoquer le plus d’hystérie antirusse possible dans le pays, espérant que cela lui fera perdre son sang-froid et revenir à la politique de l’administration sortante, celle de la confrontation avec Moscou. Nous avons vu des chars arriver en Europe de l’Est, ce qui concrétise la rhétorique des années d'Hillary Clinton et de Barack Obama. Si Donald Trump arrivait à garder son sang-froid et poursuivait la mise en œuvre de ses intentions par rapport à la Russie, ils vont ouvrir un front de confrontation avec lui, impliquant le complexe militaro-industriel, les services de renseignement, la partie belliciste des républicains, des gens comme le sénateur John McCain et presque tous les médias américains. Ce sera un front assez important.

Même si le point de vue néo-libéral subit un fiasco sous nos yeux, ils n’ont quand même pas perdu l’espoir de mener leur dernier combat à Washington

RT : Donald Trump parviendra-t-il à garder son cap ?

G. G. : Ce qui est le pire, c’est que [les opposants à Trump] ont envie de garder la possibilité de le destituer. Même les tenants du néolibéralisme essuyent un échec sous nos yeux, ils n’ont tout de même pas perdu l'espoir de mener leur dernier combat à Washington. Je crois que Donald Trump sera capable de garder son sang-froid.

RT : Les démocrates appellent également à créer une commission, du genre de celle du 11 septembre, qui enquêterait sur les piratages de la Russie. La présumée menace est-elle aussi sérieuse qu’ils le croient ?

La tentative de faire de Daesh, d’Al-Qaïda et de la Russie des équivalents est choquante et absurde

G. G. : Ce serait une bonne idée d’avoir une bonne commission pour le 11 septembre, même si quelqu’un peut ne pas l’apprécier. Ce serait une bonne idée de publier les pages censurées des rapports sur le 11 septembre, comme Donald Trump a promis de le faire. Ce serait une bonne idée d'en savoir plus sur la nature précise des relations entre les Etats-Unis et l’Arabie saoudite d’où venaient 13 des 19 terroristes du 11 septembre. Mais la tentative de faire de Daesh, d’Al-Qaïda et de la Russie des équivalents est choquante et absurde. C’est la Russie qui a donné son sang pour renverser Daesh et Al-Qaïda, alors que les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et d’autres pays occidentaux étaient leurs alliés. Evoquer la Fédération de Russie dans le même contexte que ces groupes est extrêmement vexant et ridicule.

La majorité des professionnels dans ce domaine, dont la plupart sont quand même hostiles à la Russie, partagent mon point de vue : aucune preuve n’a été présentée

RT : Pour des accusations aussi fortes, il est normal d'exiger des preuves sérieuses ? Les récents rapports des services de renseignement ont utilisé les termes «confiance élevée» et «confiance modérée» quant à leurs conclusions…

G. G. : La «confiance modérée» évoquée par la NSA en donne la teneur. Je peux vous déclarer quelque chose maintenant : je sais que les mémos de WikiLeaks ne venaient pas de la Russie, n’étaient pas le résultat d’un piratage et que la source était un initié du parti démocrate. Il se trouve que je l'ai appris. Mais je ne peux pas vous en présenter des preuves. Vous pouvez donc dire que ce n’est pas suffisant. Mais c’est la même chose que ce qui a été proposé par les Etats-Unis. Pourtant, je ne suis pas bien placé pour imposer d’autres sanctions contre un pays important, en me basant sur cette simple affirmation, alors qu’eux, ils l’ont fait. La majorité des professionnels de ce domaine, dont la plupart sont quand même hostiles à la Russie, partagent mon point de vue : aucune preuve n’a été présentée. 

Lire aussi : «Bluff total» : la Russie et WikiLeaks réfutent «le dossier» sur Trump et ses liens avec Moscou

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