Pour Carter Page, ex-conseiller de Donald Trump pour la politique étrangère, le rapport du renseignement américain sur l'intervention présumée de la Russie dans l'élection présidentielle de 2016 est «spéculatif» et a été publié sous pression.
«Il existe une certaine pression au plan politique pour accorder un soutien à diverses théories qu'Hillary Clinton a promues au cours de l'année dernière», affirme Carter Page.
Le bureau du directeur du renseignement national des Etats-Unis (ODNI) a publié le 6 décembre ses conclusions dans un document intitulé Evaluation des activités et des intentions de la Russie dans les récentes élections américaines. En octobre dernier, Washington a officiellement accusé Moscou de cibler des ordinateurs et des institutions de la campagne démocrate aux Etats-Unis, ce que la Russie a fermement nié.
Le document de 25 pages se composait uniquement des informations déclassifiées, alors que les preuves auraient été cachées sous le voile du secret
Toutefois, le rapport de l’ODNI n'a pas livré de preuves tangibles de la présumée ingérence russe, citant au lieu de cela les analyses des principaux services de renseignement du pays : la CIA, le FBI et la NSA. En fait, le document de 25 pages se compose uniquement d'informations déclassifiées, alors que les preuves restent protégées par le voile du secret. La CIA et le FBI ont annoncé avoir «une forte confiance» concernant les conclusions du rapport, alors que la NSA est la seule agence à lui faire une «confiance modérée». «Je pense que c'est assez spéculatif et qu'ils ont cherché un moyen de promouvoir leur théorie», assure Carter Page, en expliquant pourquoi le document ne présentait pas de preuves solides.
L'ancien conseiller de Donald Trump a souligné que malgré l'absence de telles preuves, certains milieux politiques aux Etats-Unis essaieraient de tirer parti de ces conclusions.
Cet acte pourrait être utilisé comme une sorte d'«écran de fumée» pour dissimuler les tactiques «interventionnistes» des milieux proches d'Hillary Clinton
«Je pense que certaines forces politiques, en particulier celles qui ont eu une attitude très négative et belliciste [envers la Russie], avec leur mentalité de très vieille école, utiliseront ce [rapport] comme un moyen de soutenir leurs théories sans avoir... beaucoup de preuves,» souligne Carter Page. Il a également noté que cet acte pourrait être utilisé comme une sorte d'«écran de fumée» pour dissimuler les tactiques «interventionnistes» des milieux proches d'Hillary Clinton.
Les médias russes, et notamment RT, ont été les principales cibles des accusations pour leur présumée implication dans la campagne électorale américaine. Le document, qui a incorrectement mentionné de soi-disant faits, a également indiqué que RT servait de «plateforme pour que le Kremlin envoie ses messages au public russe et international».
Si vous comparez l’impact de certains médias américains, qui ont une interaction très étroite et des relations avec Hillary Clinton, c'est infime en comparaison
Carter Page a repliqué à ce point de vue, évoquant les profondes racines politiques des médias américains.
«Si vous comparez l’impact de certains médias américains, qui, comme cela a été prouvé, ont une interaction très étroite et des relations avec Hillary Clinton, son équipe et ses substituts, je pense que tout impact et toutes ces accusations sont infimes en comparaison», confie Carter Page à RT.
Il conclut en outre que l'interaction d'Hillary Clinton avec ces médias au cours de l'année écoulée a été beaucoup plus «directe» et «injuste». Lors de l'interview, l'ancien conseiller de campagne de Donald Trump a appelé à un dialogue du «peuple avec le peuple» plus intense entre Washington et Moscou, ajoutant que la lecture des principaux médias américains offraient beaucoup de «désinformation» sur la Russie.
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