L'issue de la présidentielle américaine pourrait donner à l'Europe l'opportunité de prendre un meilleur chemin, s'éloignant ainsi de l’actuel horizon proposé par Bruxelles, selon le député Nicolas Dhuicq.
RT France : Vous attendiez-vous à la victoire de Donald Trump aux Etats-Unis ?
Nicolas Dhuicq (N. D.) : Je pensais que les résultats seraient beaucoup plus serrés. Je craignais également que Donald Trump gagne au niveau des voix, mais perde au niveau des représentants, des grands électeurs. Mon impression générale est qu’on a été face à une campagne électorale qui a vu des sommes d'argent gigantesques être englouties et un décalage complet entre toute une partie de la classe ouvrière américaine de l'ouest et du centre des Etats-Unis et son élite de la côte nord-est, essentiellement.
J’espère qu’il va agir en homme d’affaires et être capable de mener des négociations et d’avoir des ententes, des partenariats avec les Européens, avec le président Poutine
RT France :Quelles conséquences seraient les conséquences pour l'Europe ?
N. D. : Pour nous, les Européens, je pense qu’il valait mieux voir Donald Trump être élu, parce qu’il sera moins interventionniste. J’espère en particulier qu’il n’interviendra pas en Egypte pour déstabiliser le général el-Sisi et mettre à nouveau en place les Frères-musulmans, ce que je craignais chez Clinton. J’espère qu’il va plutôt agir en homme d’affaires et être capable de mener des négociations et d’avoir des ententes, des partenariats avec les Européens, avec le président Poutine. Si nous avons des élus européens capables de tracer une route plus gaulliste, en France, cela pourrait nous donner une opportunité de relancer l’Europe sur de meilleurs rails et vers un horizon plus favorable que l’horizon actuel offert par Bruxelles.
Les clivages politiques aux Etats-Unis ne correspondent pas à ceux de la France
RT France : Qu’en est-il des relations avec la France, étant donné que François Hollande et Jean-Marc Ayrault se sont ouvertement prononcés en faveur d'Hillary Clinton ?
N. D. : Le président et le ministre des Affaires étrangères ont fait plusieurs erreurs : la première était de comparer la politique américaine et la politique française, alors que ce sont deux pays différents avec deux cultures différentes. Les clivages politiques aux Etats-Unis ne correspondent pas à ceux de la France. Deuxièmement, il est toujours indélicat de vouloir s’immiscer dans les affaires intérieures d’un pays, fût-il un pays allié. Troisième point, j’attendrais plutôt d’un président de la République et du ministre des affaires étrangères qu’ils s’occupent des intérêts français avant toute chose.
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