Après la destruction du convoi humanitaire de l'ONU à Alep, les Etats-Unis ont tout de suite trouvé le coupable : la Russie. Karen Kwiatkowski, ex-officier des forces aériennes américaines, explique pourquoi ils peuvent le savoir sans enquêter.
RT : Personne ne sait qui était derrière l'attaque du convoi humanitaire, mais nous avons déjà entendu les médias occidentaux dire que cela pourrait être l'armée russe. Pourquoi, à votre avis, accuse-t-on la Russie ?
Karen Kwiatkowski (K. K.) : Je pense que ce que font le gouvernement américain, le Pentagone et le département d’Etat, c’est accuser toujours de tout la Russie en premier lieu. C’est ainsi depuis quelques années déjà et concernant différents territoires. Une chose qui nous pousse à remettre cette accusation en question est qu'un convoi, en tant que cible, c’est un peu trop évident. Il est donc peu probable que ce soit un accident. Celui qui le ciblait, en avait l’intention.
L’administration de Barack Obama sait ce qu’elle fait dans le cadre de la guerre rhétorique qu’elle mène
RT : Les accusations sont venues un jour avant la session de l’Assemblée générale de l’ONU. Est-ce une coïncidence ?
K. K. : C’est vrai que les accusations contre la Russie sont la continuation de ce que nous avons vu pendant plusieurs semaines. Ce qui s’est passé à l’ONU en est le dernier exemple. L’administration de Barack Obama sait évidemment ce qu’elle fait dans le cadre de la guerre rhétorique qu’elle mène. Mais ils n’ont aucune idée de ce qui se passe sur le terrain en Syrie.
On ne comprend pas vraiment en quoi consiste la politique américaine en Syrie
RT : Pourquoi quelqu’un aurait-il intérêt à cibler un véhicule apportant de l’aide ?
K. K. : Quelqu’un qui détient des otages à Alep peut ne pas vouloir les laisser passer. C’est une question d’aide d’un côté, et de visibilité de ce qui se passe dans le pays de l’autre. Il a pu y avoir des soupçons que le convoi emmenait des espions, etc. Ce n’est pas clair pour le moment, et je doute que ce soit clair même pour nos agences de renseignement. Parce qu’on ne comprend apparemment pas vraiment en quoi consiste la politique américaine en Syrie.
RT : Comment l'opinion publique devrait-elle réagir ?
K. K. : C’est un incident extrêmement tragique et triste. Il est susceptible d’attirer l’attention de l'Amérique et du monde entier sur cette horrible crise humanitaire que la Syrie est en train de vivre, en partie parce que les grandes puissances y mènent des combats, des guerres par procuration. Selon moi, et suivant mon expérience de la guerre froide, cela ressemble aux guerres par procuration de l’époque. Pourtant, la guerre froide est révolue. Pourquoi sommes nous face à une telle situation ? J’espère que tout le monde se posera cette question en voyant cette nouvelle tragique qui nous rappelle le sort atroce des gens d'Alep, en Syrie.
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