Le rapport de John Chilcot sur la guerre en Irak suscite l'émotion de la communauté internationale. Mais ces révélations peuvent-elles arrêter le cycle infernal des violences ? George Kerevan essaie d'y voir plus clair.
RT : Qu’attendez-vous après la publication de ce rapport ?
George Kerevan (G. K.): Je crois que l’important aujourd’hui, ce n’est pas ce qui s’est passé il y a 13 ans, mais le fait qu’hier, à la fin du Ramadan, il y a eu le plus grand attentat [l’attentat de Bagdad qui a fait d’après les dernières données 250 victimes], le plus grands nombre de victimes parmi la population civile depuis 2003. Le cycle de violence entamé par George Bush et Tony Blair est toujours en cours. Ce rapport ne sera pas le dernier, car les gens continuent de mourir. Il sauter sur l'occasion [que procure ce rapport] pour arrêter cette violence au Moyen-Orient, pas en réfléchissant au passé, mais à l’avenir.
RT : Croyez-vous que la guerre en Irak soit à l’origine de tout ce que traverse la région aujourd’hui ?
G. K. : L’invasion anglo-américaine de 2003 a déstabilisé le Moyen-Orient et rien n’a été réglé depuis. Au moment où je vous parle, des forces terrestres du Royaume-Uni, des forces spéciales et navales sont en Libye. Il y a une guerre en cours en Libye et les Britanniques ne sont pas au courant. Dans une dizaine d’années il y aura un autre rapport et le cycle de violence continue... Il faut l’arrêter. Aujourd’hui nous avons 2,6 millions de mots de preuves. Cela a certainement pris beaucoup de temps pour recueillir ces documents, mais maintenant nous les avons, nous pouvons les analyser et trouver des responsables. Je suis persuadé que la justice va gagner.
La dernière chose dont les parlementaires voudraient se souvenir, c’est comment ils ont voté le jour où les troupes ont été envoyées
RT : Comment peut-on justifier les dix millions de livres sterling qui ont été dépensés pour le rapport Chilcot pendant 7 ans ?
G. K. : La vérité n’a pas de prix. C’est un rapport officiel, il a exigé beaucoup de temps et de moyens. Ses résultats devraient donner lieu à des actes, notamment à ce que justice soit faite en mémoire des victimes de cette guerre atroce, Britanniques comme Irakiens.
RT : Quelles seront les conséquences de ce rapport pour le Parti travailliste ?
G. K. : Il y a certainement des membres de ce parti qui ont voté pour l’invasion [de l'Irak] et qui sont toujours au parlement, de l’autre côté de la rue. Et la dernière chose dont ils voudraient se souvenir, c’est comment ils ont voté ce jour-là, quand les troupes ont été envoyées. L’une des raisons pour lesquelles Jeremy Corbyn est sous pression aujourd’hui, c’est, à mon avis, parce qu’il fait partie du groupe du parti qui s’est opposé du début à la fin à cette guerre. Cela rappelle aux gens comment ils auraient dû voter.
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