Lecornu annonce un «méga décret» pour «élaguer beaucoup de normes» d’ici Noël
© Capture d'écran @gouvernementFRDevant le congrès des maires, le Premier ministre Sébastien Lecornu a promis un «méga décret» avant Noël pour supprimer une trentaine de normes administratives «complètement surréalistes». Il étudie aussi une prime régalienne de 500 euros annuels pour chaque maire, afin de sécuriser leurs actes au nom de l’État.
Le chef du gouvernement, intervenant au 107e congrès de l’Association des maires de France (AMF), a exposé ses initiatives pour alléger le fardeau administratif des communes.
EN DIRECT | Discours du Premier ministre, Sébastien Lecornu, au Congrès des maires. https://t.co/aaYSYBEwX0
— Gouvernement (@gouvernementFR) November 20, 2025
Lecornu a annoncé des suppressions de normes et une compensation financière reconnaissant les risques encourus par les élus locaux.
Des normes « complètement surréalistes » dans le viseur
Sébastien Lecornu a déclaré vouloir « supprimer, élaguer, la plupart des normes réglementaires » dépendant du gouvernement, s’engageant devant les maires à agir rapidement. Parmi les mesures ciblées figurent l’obligation annuelle de vidange des piscines municipales, les seuils de commandes publiques pour les fournitures, ou encore l’automatisation du chauffage et de la climatisation dans les édifices publics, prévue pour 2027 mais jugée déconnectée de la réalité municipale.
« Quelle équipe municipale, qui va s’installer l’année prochaine, peut dès la première année consacrer son énergie à appliquer une norme ? », s’est-il interrogé, annonçant 30 suppressions en décembre et 70 supplémentaires en janvier et février. Un calendrier qui vise à faciliter la tâches des maires qui seront élus lors des élections municipales de mars 2026.
Cette annonce s’inscrit dans un contexte de tensions budgétaires, Sébastien Lecornu fustigeant le « désordre politique » au Parlement qui menace la démocratie représentative. Privé de majorité pour adopter son budget, il a appelé à un « chemin de compromis », avertissant que le chaos ne produirait ni progrès social ni avancées pour les collectivités.
Le péril qui pèse sur l’économie française, c’est l’absence de budget.
— Sébastien Lecornu (@SebLecornu) November 18, 2025
Sans compromis clairs et pris dans les temps, les incertitudes et le désordre menacent notre économie.
Le gouvernement n'endossera pas pour autant des choix qui mettraient directement nos entreprises en… pic.twitter.com/liw2ab6Mcw
Il a également accédé à la demande des députés socialistes pour un débat sur le narcotrafic, soulignant l’adaptation nécessaire des moyens de l’État face à un adversaire en mutation.
Cependant, les maires n’ont pas semblé être convaincus. David Lisnard, président de l’AMF et maire LR de Cannes, a déploré « deux angles morts » dans le discours : la décentralisation et les finances publiques, regrettant l’absence de mesures concrètes sur les 4,7 milliards d’euros d’efforts demandés aux collectivités. André Laignel, vice-président socialiste de l’AMF, a, lui, qualifié le propos de « très profond mais dans le sens du vide », jugeant le calendrier du projet de loi sur la décentralisation de « complètement irréaliste ». Pourtant, Sébastien Lecornu a, par ailleurs, confirmé un projet de loi « portant décentralisation et simplification » avant Noël, visant à réformer l’État pour plus de lisibilité. Ces promesses interviennent à quelques mois des municipales de 2026, où la sécurité et les finances locales dominent les préoccupations.