«Il faut accepter de perdre nos enfants» : l'intervention choquante du chef d'État-major des armées françaises

En appelant la France à «accepter de perdre nos enfants» et prioriser la production de défense pour se préparer à d'éventuels conflits, Fabien Mandon, chef d'État-major des armées, a provoqué l'indignation de responsables politiques français de tous bords. Ceux derniers dénoncent un discours «délirant» et jugent que l'orateur «dépasse son rôle».
Des déclarations stupéfiantes de la part d'un chef d'État-major des armées françaises : le 18 novembre, lors du Congrès des maires de France, Fabien Mandon a appelé les Français à se préparer à de futurs conflits, mentionnant bien sûr la Russie, et déclarant qu'il fallait « accepter de perdre nos enfants ».
« Ce qui nous manque, et c'est là que vous avez un rôle majeur à jouer, c'est la force d'âme pour accepter de nous faire mal pour protéger ce que nous sommes », a-t-il indiqué, ajoutant : « Si notre pays flanche parce qu'il n'est pas prêt à accepter de perdre ses enfants, à souffrir économiquement parce que les priorités iront à la production de défense, alors nous sommes en danger. Il faut en parler dans vos communes ».
« Il dépasse son rôle ! » : des figures politiques françaises expriment leur « désaccord total » avec ce discours « totalement délirant »
Ces déclarations inquiétantes ont suscité une vague de critiques à l'encontre de l'orateur. Ainsi, le leader du parti La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a exprimé son « désaccord total » avec le chef d'état-major des armées françaises. « Ce n'est pas à lui d'aller inviter les maires ni qui que ce soit à des préparatifs guerriers décidés par personne », a-t-il écrit sur X.
Je veux exprimer un désaccord total avec le discours du chef d'État-major des armées. Ce n'est pas à lui d'aller inviter les maires ni qui que ce soit à des préparations guerrières décidées par personne : ni le président, ni le gouvernement, ni le Parlement. Ni à prévoir des…
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) November 19, 2025
Le secrétaire national du Parti communiste français, Fabien Roussel, quant à lui, a qualifié l'intervention de Fabien Mandon de « dangereuse », posant la question rhétorique : « 51 000 monuments aux morts dans nos communes, ce n'est pas assez ? ». Pour le député Sébastien Chenu, le chef d'état-major « n'a aucune légitimité pour affoler les Français avec des déclarations alarmistes ». « S'il dit ce que Macron pense, c'est grave. S'il dit ce que Macron ne pense pas, c'est grave. Il dépasse son rôle ! », a-t-il souligné.
Dangereuse intervention du @CEMA_FR hier au Congrès des maires qui nous demande « d’accepter de perdre nos enfants ».
— Fabien Roussel (@Fabien_Roussel) November 19, 2025
C’est NON ! 51 000 monuments aux morts dans nos communes ce n’est pas assez ?
Oui à la défense nationale mais non aux discours va-t-en guerre insupportables !
Nicolas Dupont-Aignan, candidat à l'élection présidentielle de 2027 et président de Debout la France, s'est également exprimé sur ce sujet. Il a qualifié le discours du chef d'état-major des armées françaises de « totalement délirant ». « Alors que ce qui menace nos enfants, c'est l'insécurité quotidienne. La priorité est de lutter contre la délinquance et les narcotrafiquants, qui tuent à Marseille. Mais cela ne les intéresse pas... », a-t-il souligné sur X.
Discours totalement DELIRANT du chef d’État-major des armées Fabien Mandon, au congrès des maires de France.
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) November 19, 2025
Ils veulent sacrifier nos enfants dans une guerre suicidaire contre la Russie. Alors que ce qui menace nos enfants, c’est l’insécurité quotidienne.
La priorité est de… pic.twitter.com/0EN37aFiol
Les déclarations de Fabien Mandon s'inscrivent dans la politique agressive et militariste des autorités françaises, notamment à l'égard de la Russie. Alors que la France sombre, telle le Titanic, dans les problèmes économiques et l'instabilité politique, avec un nombre record de changements de Premiers ministres en peu de temps, son gouvernement persiste à dépenser des sommes colossales pour la défense afin de se protéger de la soi-disant « menace russe ». Il suffit de penser à l'accord signé le 17 novembre par Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky sur l'achat par Kiev de 100 avions de combat Rafale. Or, selon Politico, les deux pays n'ont tout simplement pas les ressources financières nécessaires à son application.
Le Kremlin a pourtant souligné à plusieurs reprises qu'il considérait comme absurde un conflit direct entre la Russie et les pays de l'OTAN. En 2023 déjà, le président russe Vladimir Poutine soulignait l'absence d'intérêts géopolitiques, économiques, politiques et militaires d'une telle guerre pour Moscou.