Une pétition a été lancée sur change.org, exigeant le retrait du projet de la loi travail. Un million de personnes ont déjà adhéré à ce mouvement de protestation. Caroline de Haas, la créatrice de la pétition, songe aux conséquences d'un tel succès.
RT : Avez-vous pensé qu'autant de personnes allaient soutenir votre pétition sur change.org ?
Caroline de Haas : D’un côté, nous n’aurions pas imaginé que cette pétition en ligne puisse avoir un tel succès. Ici en France, c’est la première fois qu’un million de personnes signent une pétition en ligne. C’est donc un très grand évènement et une très grande surprise.
D’un autre côté, le projet [de loi] de Myriam El Khomri, la ministre du Travail, est tellement mauvais que ce n’est pas si surprenant que beaucoup de gens disent «non» à ce projet. Ils disent «non» en signant la pétition, mais maintenant en France ils manifestent dans les rues.
RT : Que devraient faire les autorités ? Vont-elles modifier ce projet ?
Caroline de Haas : La pétition demande que ce projet soit retiré. Depuis un mois, le gouvernement agit comme si nous n’étions pas là, comme si nous n’existions pas. Il n’entend pas la pétition. Plus d’un million de personnes ont signé un texte demandant que ce projet soit retiré et le gouvernement ne fait rien. Il modifie certaines choses dans le projet mais pas la philosophie de cette loi. Et cette philosophie est parfaitement claire : la loi en question va faciliter le licenciement et augmenter le temps de travail.
Donc ce n’est pas une mesure permettant de réduire le chômage et d’améliorer les conditions du travail.
Le gouvernement ne peut plus continuer à agir comme si nous n’étions pas là
RT : A part votre pétition, il y a des manifestations qui se déroulent en France en ce moment. Que se passe-t-il réellement ? Quelles peuvent en être les conséquences ?
Caroline de Haas : Aujourd’hui, il y a beaucoup d’initiatives contre ce [projet] de loi du gouvernement. Depuis trois jours, par exemple, des gens occupent la place de la République à Paris. Ils s’appellent [ce mouvement] «Nuit debout», ce sont des indignés, comme les indignados en Espagne ou [les partisans de] Occupy Wall Street.
Le gouvernement ne peut plus continuer à agir comme si nous n’étions pas là. Ce n’est plus possible. Il va falloir répondre, dire quelque chose, et je pense que la meilleure façon de mettre fin à cette protestation est de retirer le projet [de loi].
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