Après avoir soutenu les moudjahidines en Afghanistan, les pays occidentaux ont aidé Al-Qaïda à émerger, a confié à RT Peter Ford, l’ancien ambassadeur britannique en Syrie qui n’exclut pas la possibilité d’un attentat en Grande-Bretagne.
Interrogé dans le cadre de l’émission de RT Going Underground sur la question du soutien d’Al-Qaïda par le gouvernement de David Cameron, Peter Ford, ancien ambassadeur britannique en Syrie a répondu : «Pas activement. Mais étant intervenu en Irak, comme même Tony Blair l’a reconnu, on a encouragé la mutation d’Al-Qaïda et d’autres groupes en ce qui s’appelle pour le moment l’Etat islamique». Il a pris encore plus de recul pour se rappeler du « soutien occidental aux moudjahidines en Afghanistan», soulignant ainsi que : «L’Occident était complice de l’émergence d’Al Qaïda».
'The West was complicit in the emergence of #AlQaeda - Peter Ford Fmr British Amb to #Syriapic.twitter.com/4IimHpYMrS
— Going Underground (@Underground_RT) 21 Novembre 2015
Après les attentats de Paris, l’ancien ambassadeur a en outre prévenu que la Grande-Bretagne devait être prête à affronter des attaques terroristes. «Nous devons être prêts à l’escalade. Il est prévisible que cela arrive», a-t-il sombrement prédit.
«Pour le moment, les gens sont choqués par ce qui s’est produit à Paris en raison de la proximité avec la Grande-Bretagne», a encore indiqué Peter Ford qui est persuadé que cette «hystérie ce calmera en quelques semaines». Et l’ancien ambassadeur d’ajouter que les résultats d’un sondage avaient montré que 60% des personnes interrogées se prononçaient en faveur des bombardements en Syrie.
#Syrie: Hostile à l'action militaire @jeremycorbyn s’opposerait à un engagement britannique https://t.co/0nVV2J23WKpic.twitter.com/eBxXyoPwc1
— RT France (@RTenfrancais) 18 Novembre 2015
Mais Peter Ford estime que la façon dont la question a été posée a biaisé les résultats du sondage. Pour lui, ce sondage avait pour but de conforter l’assise populaire du gouvernement. Ainsi, selon qu’on demande à la population «Etes-vous contre ou soutenez-vous les bombardements en Syrie ?» ou alors «Pensez-vous qu’il faut bombarder la Syrie en sachant que cela augmentera considérablement la probabilité d’une attaque sur le territoire britannique ?», les résultats du sondage risquent d’être très différents. «La question qu’il faut poser à la population, c’est : "Etes-vous prêts à ce que l’EI débarque dans un cinéma près de chez vous, un théâtre, un terrain de football ou un marché ?". Je ne pense pas que nous voulons augmenter la probabilité que cela arrive», a conclu Peter Ford.
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