«La politique russe en Syrie est la seule qui vaille»

«La politique russe en Syrie est la seule qui vaille» Source: Reuters
La police allemande effectue l'arrestation des suspects liés aux attentats de Paris du 13 novembre
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Ambassadeur honoraire belge, Michel Carlier, auteur du livre «Irak le mensonge», s’est entretenu avec RT France au sujet des changements dans la politique internationale au lendemain des attentats de Paris survenus le 13 novembre.

RT France : Lors du sommet du G20, Barak Obama et Vladimir Poutine se sont mis d’accord sur la nécessité d’une transition politique en Syrie menée par les Syriens eux-mêmes. Cela veut-il dire que les Etats-Unis ont accepté les propositions que la Russie avait faites depuis longtemps. Plus largement, comment cet accord va-t-il influencer le développement de la situation au Moyen-Orient ?

Michel Carlier : Je pense que c’est une bonne chose. C'est démontrer que la politique russe au Moyen-Orient et singulièrement en Syrie, était la seule politique qui vaille et la seule politique à suivre depuis déjà un certain temps. C’est une concession, j’imagine, de la part de Barack Obama. J’espère qu’elle sera sincère et qu’elle sera suivie des faits et qu’on acceptera finalement ici, en Occident que l’avenir de la Syrie doit être réglé par tous les Syriens, et pas seulement par une partie d’entre eux.

RT France : Plusieurs experts estiment que le courant djihadiste est mieux implanté en Belgique qu’en France et que les services secrets belges fonctionnent mal. Est-ce que vous êtes d’accord ?

Michel Carlier : C’est la preuve que dans certains quartiers de Bruxelles, notamment celui de Molenbeek, il y avait trop de laxisme et on a oublié de suivre de près le développement du radicalisme islamiste qui a débouché sur un terrorisme absolument barbare tel que celui qui s’est produit vendredi soir à Paris. La commune de Molenbeek est peuplée en majorité par des musulmans, il y a des femmes voilées, des quartiers entiers où la police ne va plus, où l’intégration dans la société belge est totalement nulle. Alors dans ces quartiers, il y avait un maire qui est maintenant mis en cause d’ailleurs, qui était socialiste, et qui pendant 20 ans, a laissé aller les choses et a laissé se développer des mosquées, des marchés, des cellules dormantes plutôt militantes anti-occidentales et pro-islamistes. Et ça, il n’y a rien à faire. Et quand on a laissé faire ça pendant une génération et bien, on paie la facture.

Il y a énormément de gens dans cette communauté qui n’ont pas de travail, ce qui fait qu’à Bruxelles, vous avez environs 20%, peut-être plus, de la population jeune qui se trouve sans travail et ça a bien évidement des conséquences énormes. Et puis, je pense que quelque chose s’est produit pas seulement ici, mais dans plusieurs pays d’Europe Occidentale. On s’aperçoit à l’heure actuelle, que beaucoup de ces gens, de ces communautés, nous haïssent purement et simplement. Alors, que faire ? Que faire pour éviter qu’ils continuent de nous haïr ? C’est une grande question. Et pour l’instant, je n’ai pas la réponse.

RT France : Serait-il possible d’éradiquer le danger existant et reconnu en Belgique ?

Michel Carlier : Je pense que cela sera extrêmement difficile. Il y a trop longtemps que ces mouvements radicalistes islamistes se sont installés dans nos sociétés occidentales et singulièrement ici dans certains quartiers, dans certaines communes de Bruxelles et de Belgique. Il devient à l’heure actuelle très difficile de lutter contre l’expansion de ce phénomène qui va, malheureusement s’il se répand encore, s’il se développe, ce que je crains, provoquer d’autres graves accidents et d’autres graves tragédies telle que celle que nous avons vécu à Paris. Les autorités et la population doivent prendre conscience du fait que, l’islamisme tel qu’il se présente chez nous a assez duré, qu’il est temps de mettre un terme à tout ça.

RT France : On voit parmi les mesures que prennent les dirigeants de l’Europe un renforcement des frontières. Cette fermeture des frontières va-t-elle aider ? Est-ce que c’est une mesure qui aura l’effet que nous escomptons ?

Michel Carlier : Je pense que ce sera très difficile de fermer les frontières. Les gens se déplacent sans entrave – dans une émission à la radio, un couple et ses enfants qui se sont déplacés depuis la France au Grand-Duché de Luxembourg, en passant par la Belgique, l’Allemagne, a raconté son voyage. Pendant tout ce périple qui a duré une demi-journée hier, cette famille n’a pas rencontré une seule voiture de police, que cela soit belge, française, luxembourgeoise ou allemande, susceptible de contrôler les voitures qui passaient les frontières. Or, ils ont passé quatre frontières. Donc, cela veut dire que, renforcer les frontières au sein de la zone Schengen, à l’heure actuelle, va être très difficile. Et je pense que c’est un peu tardif.

Sur l’autoroute entre Bruxelles et Paris, à la frontière, il y a des contrôles qui n’existaient pas avant-hier. Mais, il y a des tas de passages qui ne sont pas contrôlés du tout. Alors, on contrôle les trains, parce qu’il n’y a pas de lignes aériennes entre Paris et Bruxelles, on contrôle les routes, les autocars qui font la route entre Bruxelles et Lille ou Paris, et ça se limite à ça. Il n’y a plus de personnel non plus, nous n’avons pas assez de policiers, nous n’avons plus de douaniers.

RT France : Est-ce que les tensions actuelles peuvent aboutir à la fin de Schengen ?

Michel Carlier : Je ne dirais pas que cela puisse mener à la disparition de Schengen. Je pense qu’il faudra arriver à des modalités de suspension, peut être de Schengen, pendant un certain temps et, éventuellement, une révision de l’accord de 1985 et possiblement, des changements essentiels permettant aux Etats de cette partie de l’Europe de faire face à des crises telles que celle que nous vivons aujourd’hui. Je pense que Schengen ne pourra pas rester telle qu’elle est. Je crois que cela ne sera pas possible.

 

Les opinions, assertions et points de vue exprimés dans cette section sont le fait de leur auteur et ne peuvent en aucun cas être imputés à RT.

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