Chassé par la rue en 2019, l’ancien Premier ministre Saad Hariri revient à ce poste pour sortir le pays d’une grave crise économique et sociale. A-t-il des chances d’y parvenir sur fond de pressions depuis l’étranger et de troubles à l’intérieur ?
Un an après avoir démissionné sous pression de la rue, Saad Hariri est de nouveau nommé Premier ministre. Figure politique sunnite possédant une solide expérience et issue des milieux du pouvoir, il arrange les principales forces politiques du pays et se retrouve être le seul homme de compromis. Néanmoins, son retour sur le devant de la scène politique suscite la colère et le scepticisme d’une partie de la population. Hariri assure que les réformes en profondeur vont être menées et le gouvernement sera formé au plus vite.
Ces changements sont en effet une exigence de la France. En visite à Beyrouth, dévastée par une double explosion dans le port de la ville, Emmanuel Macron promet une aide financière internationale en échange de réformes au pays du cèdre. Pourtant, le plan du chef de l’Etat français est vu d’un mauvais œil par une partie des forces politiques libanaises, dont le Hezbollah, car si ce plan est mis en œuvre, il affaiblira considérablement l’influence politique du parti chiite qui s'ingénie à le torpiller. Cependant, le Hezbollah pourra-t-il y parvenir compte tenu de la pression croissante des Etats-Unis qui le menacent de nouvelles sanctions ?
Comment la nomination de Hariri va-t-elle modifier l’échiquier politique du Liban ? Quels sont les défis que le nouveau Premier ministre devra relever ? Enfin, quels sont les intérêts de la France au Liban ? Pour répondre à ces questions, Oleg Shommer reçoit Daniel Meier, chercheur et enseignant à Sciences Po Grenoble, chargé de cours à l'Université de Genève, et auteur de l'ouvrage Liban: Pouvoirs, Identités et Conflits.
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