Bulgarie : le gouvernement renversé par une motion de censure
- Avec AFP
Le gouvernement bulgare du Premier ministre libéral Kiril Petkov a été renversé ce 22 juin par une motion de censure, plongeant le pays dans une nouvelle crise politique après déjà trois élections l'an dernier.
Renversé après six mois au pouvoir : le Premier ministre bulgare Kiril Petkov a été confronté le 22 juin au Parlement une motion de censure, sur fond de divergences accrues liées au dossier ukrainien. Le texte a été adopté par 123 députés, tandis que 116 ont voté contre, sur les 240 sièges, a annoncé le vice-président du Parlement, Miroslav Ivanov.
Les Bulgares ont déjà vécu trois législatives l'an dernier. Jusqu'à la fracassante entrée en politique du libéral pro-européen Petkov, un diplômé de l'université Harvard affichant une volonté de faire table rase de la corruption après les trois mandats de son prédécesseur, Boïko Borissov.
Le président Roumen Radev va désormais appeler à des négociations pour tenter de former un nouveau cabinet. Le parti de Kiril Petkov, vainqueur des dernières élections, devrait refaire un essai, suivi de deux autres partis.
En cas d'échec, le Parlement sera dissout et de nouvelles élections organisées.
Plusieurs dossiers qui sèment la zizanie
Mais la coalition hétéroclite formée en décembre s'est fissurée : début juin, elle a perdu le soutien du parti anti-système «Il y a un tel peuple» (ITP).
Dans l'opposition, le Gerb, parti conservateur de Boïko Borissov, s'est engouffré dans la brèche et a déposé une motion, pointant «l'échec de la politique économique et financière du gouvernement», dans un contexte de flambée des prix.
Parmi les thématiques ayant semé la zizanie : les livraisons d'armes à l'Ukraine. Au sein du gouvernement, si la plupart y étaient favorables, les socialistes ont refusé mordicus de répondre aux demandes de Kiev.
Source de discorde également, le veto bulgare au lancement de négociations d'adhésion de la Macédoine du Nord à l'UE, pour des raisons de contentieux historiques et culturels.
Le conflit en Ukraine a remis sur la table la question de l'élargissement de l'UE aux Balkans, à l'importance géostratégique accrue, et la pression occidentale pour que Sofia lève son opposition à ce sujet s'est accentuée. Mais la stratégie de rapprochement avec l'UE amorcée par Kiril Petkov n'a pas été au goût de tous dans le gouvernement.