Ces deux pays sont impliqués dans une dispute à la fois historique, linguistique et identitaire. Où en est-on actuellement dans ce bras de fer qui grève leurs relations bilatérales, l’avenir européen de Skopje et même la stabilité régionale ?
Identité nationale, histoire, langue : tout oppose la Bulgarie et la Macédoine du Nord dans leur vision de leur passé et de leur présent. Quant à l’avenir, il reste largement incertain. C’est surtout le cas de Skopje, coincé sur le seuil de l’UE à cause du véto bulgare. Pour qu’il soit levé, la Macédoine du Nord doit complètement s’aligner sur la vision de son voisin. La tenue du scrutin législatif en Bulgarie jette de l’huile sur le feu : en jouant la carte nationaliste, le gouvernement de Boïko Borissov durcit le ton à l’égard de Skopje.
L’autre facteur qui empêche la réconciliation bulgaro-nord-macédonienne est le rapprochement de la Macédoine du Nord avec les adversaires régionaux de la Bulgarie : la Serbie et l’Albanie. Et si la majorité des membres de l’UE se disent favorables à l’adhésion de Skopje, ils insistent dans le même temps pour que Sofia et Skopje règlent eux-mêmes leur différend.
Comment évolue la confrontation actuelle entre la Bulgarie et la Macédoine du Nord? Quelles conditions la première avance-t-elle pour lever son véto sur les négociations d’adhésion? Pourquoi toutes les tentatives de régler ce différend ont-elles échoué jusqu’à présent ? Pour répondre à ces questions, Oleg Shommer reçoit Falma Fshazi, spécialiste de l’Europe du sud-est, chercheuse à l’Ecole Polytechnique de Zurich.
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