Deuxième fournisseur de l'UE en gaz, la Norvège ne peut pas augmenter ses livraisons
- Avec AFP
Alors que l'UE cherche à réduire de deux tiers ses importations de gaz russe. la Norvège, son deuxième fournisseur, produit déjà à plein régime et ne peut augmenter ses livraisons, a assuré son Premier ministre Jonas Gahr Store.
La Norvège a annoncé le 8 mars qu'elle ne peut augmenter ses livraisons alors que l'UE cherche à réduire de deux tiers ses importations de gaz russe. Deuxième fournisseur de l'Union européenne, grâce à ses immenses gisements en mer, le royaume scandinave couvre environ 20% des besoins européens en gaz naturel contre 45% pour la Russie, pays à l'égard duquel l'UE veut aujourd'hui réduire sa dépendance à la lumière de l'offensive militaire en Ukraine.
«La Norvège livre au maximum de ses capacités. Le gouvernement est en contact avec les entreprises chargées de la production et des exportations via les gazoducs, et elles livrent du gaz au maximum de leurs capacités aujourd'hui», a annoncé le Premier ministre Jonas Gahr Store.
«On ne peut prendre une décision d'augmenter d'un jour à l'autre parce que [la production] est au maximum sur les champs existants», a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki en visite à Oslo.
Un gazoduc, le Baltic Pipe, est actuellement en cours d'achèvement entre la Norvège et la Pologne via le Danemark. Achevé «vers la fin de l'année, en octobre ou novembre» selon Mateusz Morawiecki, il permettra d'acheminer dix milliards de m3 de gaz norvégien vers la Pologne chaque année, de quoi couvrir la moitié de sa consommation. «Le gazoduc peut-il être ouvert plus tôt ? Je ne le pense pas», a indiqué le Premier ministre polonais.
«Aujourd'hui, nous savons pertinemment que nous devons être indépendants du pétrole et du gaz russes, et c'est pour cela que je presse la Commission européenne et nos autres collègues d'Europe de l'Ouest de concevoir une feuille de route vers l'objectif souhaité», a-t-il précisé.
En 2019, la Pologne avait annoncé ne pas prolonger au-delà de 2022 son contrat avec le géant russe Gazprom qui couvrait alors les deux tiers de sa consommation de gaz. Selon l'UE, celle-ci pourrait se passer complètement de gaz russe «bien avant 2030». Les Etats-Unis ont quant à eux annoncé le 8 mars une interdiction d'importer des hydrocarbures russes et le Royaume-Uni a décidé l'arrêt de ses importations d'énergie russe d'ici fin 2022.