Pour Kémi Séba, «l'Ukraine a été instrumentalisée depuis trop d'années par l'oligarchie occidentale»
Le militant panafricaniste Kémi Séba a livré à RT sa vision du conflit en Ukraine. Il accuse notamment «le traitement de l'information émanant des médias de l'Occident» sur le conflit opposant Kiev à Moscou.
Au cours d'une interview le 8 mars, Kémi Séba a condamné, sur le sujet de l'offensive russe en Ukraine, «le traitement de l'information émanant des médias de l'Occident» car ceux-ci présenteraient «la réaction de la Russie comme la totalité de l'histoire».
Dire que le président Poutine est l'agresseur, c'est de la désinformation, du mensonge médiatique
«Or, la Russie réagit à quelque chose», affirme l'activiste panafricaniste. Assurant qu'il reprenait l'analyse «d'une grande partie de la jeunesse africaine», il affirme que «l'Ukraine a été instrumentalisée depuis trop d'années par l'oligarchie occidentale, par l'OTAN, par l'élite américaine, par l'oligarchie globaliste néolibérale pour justement être une arme de menaces et de pression vis-à-vis de la Russie».
«Il y a un certain nombre d'accords qui avaient été passés, l'OTAN n'aurait jamais dû étendre son influence jusqu'à une zone si proche de la Russie», étaye Kémi Séba qui a constaté que l'OTAN avait envoyé «des formateurs canadiens [...] pour commencer à former les forces militaires ukrainiennes».
«Dire que le président Poutine est l'agresseur, c'est de la désinformation, du mensonge médiatique», appuie-t-il. «Les dommages dramatiques collatéraux – parce que j'ai mal quand je les vois, quand je pense à ces derniers – c'est la population ukrainienne», déplore Kémi Séba. «Et j'ai encore plus mal quand je vois la population africaine qui vivait en Ukraine, qui est discriminée», ajoute-t-il.
Interrogé sur les conséquences du conflit en Ukraine et notamment «l'équilibre des pouvoirs dans le monde», Kemi Seba a estimé que face au «globalisme» défendu selon lui par les pays occidentaux, un nouveau courant est monté qu'est celui «du souverainisme traditionaliste» qui serait dans une logique de «solidarisme des peuples».
«Si la Russie gagne cette guerre, [cette réalité] peut prendre encore plus de valeur et d'ampleur [et] c'est ce que nous, nous faisons sur le continent africain [...] dans la résistance contre le colonialisme, l'impérialisme sur toutes ses formes et si la Russie réussit cela, elle pourra en être une garante parmi d'autres», argumente-t-il.
Revenant ensuite sur son «combat» panafricaniste, il se considère comme un résistant «contre les différentes forces qui ont voulu diaboliser, déstructurer, déconstruire et spolier notre continent [l'Afrique]». «Nous nous sentons près et proches de toute entité qui s'inscrit dans la logique de résister pour son identité», poursuit-il, comparant le panafricanisme à une «idéologie révolutionnaire».