«Eviter une dégradation de la situation» : Macron et Poutine se rencontrent à Moscou
Le président français Emmanuel Macron est attendu ce 7 février à Moscou, et la rencontre avec son homologue Vladimir Poutine pourrait durer une partie de la soirée. Elle se terminera par une conférence de presse commune.
Interrogé sur les accords de Minsk, Vladimir Poutine affirme qu'il n'y a pas d'autre alternative et regrette les revirements successifs de Kiev sur ce dossier.
Répondant à un journaliste, Vladimir Poutine a constaté que l'OTAN se rapprochait des frontières de la Russie et non l'inverse.
«Nous avons essayé de bâtir des éléments de convergence [dont] la nécessité de travailler pour éviter toute escalade», souligne Emmanuel Macron.
Emmanuel Macron pointe des «différences de vue» entre la Russie et les Occidentaux sur le rôle de l'Alliance atlantique.
Emmanuel Macron prend à son tour la parole.
«Dans l'ensemble nous voulons poursuivre cette coopération entre nos deux pays», a ajouté Vladimir Poutine en évoquant les relations économiques entre Paris et Moscou.
Certaines idées» d'Emmanuel Macron peuvent permettre d'avancer, selon Vladimir Poutine.
«J'ai attiré l'attention de Monsieur le Président [Emmanuel Macron] sur les réticences des autorités de Kiev à respecter les accords de Minsk», a fait savoir le président russe, qui regrette l'absence de dialogue entre les autorités ukrainiennes et les républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk.
La Russie voudrait continuer à considérer que l'Alliance est «défensive», mais certaines opérations menées par celles-ci contredisent ce fait, souligne Vladimir Poutine.
Les «souhaits russes» sur la non extension de l'OTAN en particulier n'ont pas été «satisfaits» par les Occidentaux rappelle Vladimir Poutine en préambule de son intervention.
«Un dialogue, c'est toujours mieux que la confrontation», avait déclaré Vladimir Poutine en recevant Emmanuel Macron en 2018 à Saint-Pétersbourg. Le président français semble avoir reçu le message et doit rencontrer à nouveau ce 7 février son homologue russe à Moscou pour discuter de la situation en Ukraine. La réunion, qui se déroulera au Kremlin, pourrait durer une partie de la soirée et se terminera par une conférence de presse commune.
Emmanuel Macron et Vladimir Poutine sont décidés à «aller au fond des choses» lors de leur rencontre, en examinant les mesures de «désescalade» dans la crise aux frontières de l'Ukraine, avait déclaré le 4 février la présidence française. «Il faut être très réaliste. Nous n'obtiendrons pas de gestes unilatéraux mais il est indispensable d'éviter une dégradation de la situation avant de bâtir des mécanismes et des gestes de confiance réciproques», a développé auprès du JDD le chef d'Etat français, pour qui «l'objectif géopolitique de la Russie aujourd'hui n'est clairement pas l’Ukraine, mais de clarifier les règles de cohabitation avec l'OTAN et l'UE».
La situation est trop complexe pour s'attendre à des percées décisives
Le Kremlin a de son côté qualifié cette réunion de «très importante», même si «la situation est trop complexe pour s'attendre à des percées décisives après une seule rencontre», a expliqué ce 7 février Dmitri Peskov, le porte-parole du président russe, tout en relevant que «Macron a dit à Poutine qu'il venait avec des idées dans la quête d'une détente».
Cet échange diplomatique intervient dans un contexte de craintes de l'Occident que la Russie ne se prépare à envahir l'Ukraine, une hypothèse que Moscou a réfutée à plusieurs reprises. Kiev a également relativisé ce risque le 6 février : «Ne faites pas confiance à des prévisions apocalyptiques», a écrit sur Twitter le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba.