«Pas de réaction positive» des Américains sur l'expansion de l'OTAN à l'Est, regrette Lavrov
Sergueï Lavrov s'est exprimé au sujet de la proposition américaine concernant les garanties de sécurité, regrettant qu'il n'y ait «pas de réaction positive» concernant «la question principale», à savoir l'expansion de l'OTAN à l'Est.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'est exprimé le 27 janvier dans un communiqué au sujet de la proposition américaine concernant les garanties de sécurité, regrettant l'absence de «réaction positive» au sujet de la «principale» préoccupation russe : l'élargissement de l'OTAN à l'est.
«[Le document] contient une réaction qui permet de s’attendre à un début d’une conversation sérieuse, mais sur des sujets secondaires. Il n'y a pas de réaction positive dans ce document sur la question principale. La question principale est notre position claire sur l'inadmissibilité d'une nouvelle expansion de l'OTAN à l'Est et le déploiement d'armes de frappe qui pourraient menacer le territoire de la Fédération de Russie», a-t-il fait valoir, cité par RIA Novosti.
Il a également fait savoir : «Après une coordination interministérielle, nous ferons rapport au président [Vladimir Poutine], et le président décidera des prochaines étapes.»
De son côté, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a expliqué : «Il faudra évidemment un certain temps pour les analyser. Nous n’allons pas faire de conclusions hâtives. Vous savez que nos collègues de Washington et Bruxelles ont exprimé leur opinion selon laquelle il ne faudrait pas publier cette réponse. Mais nos collègues ont présenté le contenu de ces documents de manière si exhaustive que ça ne vaut probablement pas la peine de les publier. Tout le monde sait déjà tout.»
«D’après ce qu'ont dit hier nos collègues, il est tout à fait clair que, pour ce qui est des catégories principales évoquées dans ces projets de documents que nous avons transmis à nos collègues, nos idées n’ont probablement pas été pris en compte, ils n'ont pas manifesté être prêts à tenir compte de nos préoccupations», a ajouté Dmitri Peskov.
L'ambassadeur américain en Russie, John Sullivan, avait transmis le 26 janvier une réponse des Etats-Unis au sujet de la proposition russe en matière de sécurité mutuelle. Une réponse a également été envoyée par le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg.
Une situation tendue depuis plusieurs semaines
Depuis plusieurs semaines, Washington et certains de ses alliés accusent la Russie d'envisager une invasion du territoire ukrainien, ce que Moscou dément catégoriquement.
La Russie, de son côté, exprime ses craintes quant à sa sécurité, liée à l'extension vers l'est de l'OTAN et à la perspective de livraisons d'armements offensifs à Kiev. Dans ce contexte, Moscou a proposé à Washington et à l'OTAN la mise en place de traités, qui prévoient un renoncement de l'Alliance atlantique à tout élargissement à l'Est et un retour à l'architecture sécuritaire construite en Europe après la fin de la guerre froide.
Les Occidentaux refusent à ce jour les exigences russes, arguant du caractère défensif de l'Alliance atlantique d'une part, et de la souveraineté des Etats, devant rester libres de choisir leurs alliances, d'autre part.
Or, la Russie fait valoir que les Occidentaux avaient promis verbalement à Moscou à la fin de la guerre froide de ne jamais élargir l'Alliance, promesse mainte fois rompue avec les élargissements successifs de l'OTAN aux pays de l'est.