Crise ukrainienne : Vladimir Poutine accuse les Occidentaux d'envenimer la situation
Dans un contexte de regain de tensions diplomatiques autour du dossier ukrainien, le président russe a accusé les Occidentaux de jeter de l'huile sur le feu, en référence notamment à des manœuvres militaires en mer Noire.
«Nos partenaires occidentaux aggravent la situation en livrant des armes modernes à Kiev et en menant des exercices militaires provocants en mer Noire [et] dans d'autres régions proches de notre frontière», a pointé le président russe Vladimir Poutine, lors d'une réunion au ministère russe des Affaires étrangères le 18 novembre, en référence au règlement du conflit en Ukraine et à de récents exercices militaires de l'OTAN en mer Noire. «En ce qui concerne la mer Noire, cela dépasse vraiment certaines limites. Des bombardiers stratégiques volent à 20 kilomètres de nos frontières et transportent, comme on le sait, des armes très dangereuses», a-t-il ajouté.
L’Ukraine refuse ostensiblement de respecter ses engagements concernant l’ensemble de mesures de Minsk
Vladimir Poutine a également accusé les partenaires de la Russie au sein du format Normandie – Kiev, Paris, Berlin – de ne pas prendre suffisamment en considération leurs engagements en matière de règlement du conflit en Ukraine : «L’Ukraine refuse ostensiblement de respecter ses engagements concernant l’ensemble de mesures de Minsk, tout comme les accords conclus dans le cadre du format Normandie. En paroles, nos partenaires du format Normandie – l’Allemagne et la France – ne contestent pas l’importance des accords de Minsk [...] Mais en actes, malheureusement, ils encouragent la politique de l'actuel gouvernement ukrainien axée sur leur démantèlement, ce qui mène malheureusement les négociations et le règlement [de ces tensions] dans l’impasse».
Pour autant, le chef d'Etat russe a martelé que les efforts de médiation au sein du groupe de contact trilatéral sur l'Ukraine (OSCE, Moscou et Kiev) et du format Normandie devaient se poursuivre, car il n’existe pas selon lui «d’autres mécanismes internationaux pour faciliter le règlement [de la situation en Ukraine]».
L'Occident se dit inquiet de manœuvres militaires russes
En tout état de cause, la réactivation des négociations de paix au format Normandie peine à se concrétiser. Dernière avancée majeure en date dans ce dossier : l'échange de prisonniers liés au conflit organisé le 16 avril 2020, en droite ligne avec les décisions prises lors du sommet de Paris en décembre 2019.
Récemment, la France et la Russie se sont renvoyé la responsabilité de la non-tenue d'une réunion au format Normandie, qui était prévue pour le 11 novembre à Paris. Le ministère russe des Affaires étrangères a pris la décision exceptionnelle de rendre publiques des correspondances diplomatiques avec Paris et Berlin pour appuyer sa version. La diplomatie française a dénoncé une démarche «contraire aux règles et usages diplomatiques».
En outre, l'OTAN, Washington, Paris, et Berlin se sont émus ces derniers jours d'un renforcement des troupes russes en Russie, près des frontières orientales de l'Ukraine. Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a notamment répondu en ces termes : «Nous nous occupons de nos propres affaires et prenons des mesures pour assurer notre sécurité si nécessaire, s'il y a des actions provocatrices de nos rivaux près de nos frontières.»