Moscou déclare ne pas pouvoir compter sur l'UE qui peut imposer des sanctions «du jour au lendemain»
Le ministre russe des Affaires étrangères a affirmé qu'il était «inacceptable» pour la Russie de compter, dans des domaines économiquement stratégiques, sur des partenaires qui peuvent à tout moment lui imposer des sanctions.
Le 8 octobre, lors d'une réunion avec les membres de l'Association des entreprises européennes en Russie, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a dressé un état des lieux pessimiste des relations entre son pays et l'Union européenne (UE) : «Nous avons réalisé que le fait de compter [sur l'UE] dans les domaines stratégiques de l'économie, dans l'industrie militaire, [attendant] des fournitures de technologies et de composants de la part de pays qui peuvent du jour au lendemain imposer des sanctions contre nous, est tout simplement inacceptable pour une puissance telle que la Russie.»
Il n'y a aucune garantie que [...] certains russophobes de l'UE ne voudront pas nous punir
Le chef de la diplomatie russe a rappelé que la Russie et l'UE avaient autrefois des initiatives communes, destinées notamment à la production conjointe d'équipements militaires avec l'Ukraine et les Etats baltes. «Nous avions une telle coopération, mais elle appartient désormais à l'histoire. Nous serions prêts à la reprendre, mais il n'y a aucune garantie que, lors d'une nouvelle étape [de coopération], certains russophobes de l'UE ne voudront pas nous punir, qu'ils ne demanderont pas de nouvelles sanctions», a expliqué Sergueï Lavrov.
En juin dernier, l'Union européenne a prolongé de six mois les sanctions économiques à l'encontre de Moscou. Suite au rattachement de la Crimée à la Russie en 2014, trois dispositifs de sanctions ont été mis en œuvre : l'interdiction de tout investissement en Crimée et à Sébastopol, une liste noire des personnalités et des entreprises accusées de participer à la déstabilisation de l'Ukraine, et des sanctions économiques qui touchent des banques, des entreprises de défense et des compagnies pétrolières russes.