La Pologne envoie des milliers de SMS aux migrants pour les décourager de traverser la frontière

La Pologne envoie des milliers de SMS aux migrants pour les décourager de traverser la frontière© Kacper PEMPEL Source: Reuters
Des gardes-frontières polonais se tiennent à côté d'un groupe de migrants bloqués à la frontière avec la Biélorussie, le 1er septembre 2021 (image d'illustration).
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La crise migratoire à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie continue de s'envenimer. Après avoir installé des barbelés, Varsovie a annoncé avoir envoyé des dizaines de milliers de SMS pour inciter les migrants à repartir.

La Pologne a annoncé avoir envoyé le 28 septembre quelque 31 000 SMS aux migrants qui se trouvent le long de sa frontière avec la Biélorussie afin de les décourager de pénétrer sur le territoire polonais.

«Rentrez à Minsk», la traversée de la frontière «peut mener en prison»

«La frontière polonaise est fermée. Les autorités biélorusses vous ont menti. Rentrez à Minsk», indique le message, rédigé en anglais. Un lien accompagnait le SMS vers un site en anglais, français, arabe, russe et polonais qui prévenait qu'une traversée illégale «peut mener en prison». «La dégradation des conditions météorologiques peut mettre en danger votre vie et votre santé, ajoutait le site. Toute tentative de se cacher et de dormir de façon irrégulière (dehors, en plein air) peut finir tragiquement», ajoutait encore le texte.

France info a rapporté que six migrants sont morts ces derniers jours le long de la frontière polonaise, entre l'Union européenne et la Biélorussie. Le 30 septembre, Amnesty International a accusé Varsovie d'avoir procédé à une expulsion illégale de migrants, selon une analyse d'images satellite et d'autres photos et vidéos, a rapporté l'agence Reuters. L'ONU, la CEDH et le Conseil de l'Europe ont de leur côté exhorté la Pologne à fournir une aide humanitaire aux migrants. La Commission européenne devrait se rendre sur place, selon une déclaration du 23 septembre d'Adalbert Jahnz, porte-parole de la Commission européenne pour les affaires intérieures. «La gestion des frontières doit être exercée d'une manière qui respecte les droits fondamentaux et, bien sûr, elle ne peut pas se faire au détriment de la vie humaine», s'est ému Adalbert Jahnz.

La Biélorussie dénonce une «catastrophe humanitaire»

La Pologne accuse régulièrement la Biélorussie et la Russie d'exercer une pression migratoire sur ses frontières en guise de représailles aux sanctions de l'Union européenne. Face à ce qu'il qualifie de «guerre hybride», le gouvernement polonais a décidé de fermer la frontière et d'y ériger une clôture de barbelés d'une hauteur de 2,5 mètres qui s'étend sur 180 kilomètres.

Minsk a répliqué par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Vladimir Makeï, le 27 septembre. «Il ne faut pas déplacer la responsabilité en accusant la Biélorussie d'avoir déclenché une guerre hybride contre l'Union européenne, alors que les dirigeants de la Pologne, de la Lituanie et de la Lettonie, ainsi que de certains autres pays, ont menti sans vergogne depuis cette haute tribune», a-t-il déclaré devant l'Assemblée générale des Nations unies selon l'agence TASS.

Vladimir Makeï a également mis en avant l'incapacité qu'aurait la Biélorussie de mener un conflit ouvert avec les pays membres de l'Union européenne. Il a regretté l'absence de dialogue de la part de l'UE «sur la migration illégale depuis avril».

Le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, a également réagi en déplorant «une catastrophe humanitaire à la frontière», toujours selon l'agence TASS.

«Il n'est pas acceptable de laisser les gens souffrir. Nous leur avons fourni des vêtements, de la nourriture et du bois de chauffage, ainsi que des tentes. Cependant, ils meurent de froid en hiver», a-t-il affirmé.

Alexandre Loukachenko a aussi avancé que les pays limitrophes de la Biélorussie avaient déclaré l'état d'urgence «et n'autorisent personne à entrer pour que personne ne sache que des gens sont en train de mourir». Le 9 septembre, Vladimir Poutine avait pour sa part affirmé que plusieurs pays occidentaux le sollicitaient pour «influencer d'une manière ou d'une autre» la crise à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie. Or, il a assuré que la Russie n'avait «rien à voir avec ça». «Ce n'est pas notre frontière, c'est la frontière de la Biélorussie, la frontière de la Lituanie et de la Pologne», a réagi le chef de l'Etat russe.

Le 2 septembre, le président polonais Andrzej Duda avait approuvé la décision du gouvernement d'imposer l'état d'urgence à la frontière avec la Biélorussie. Il concerne une section de la frontière polono-biélorusse à une distance de trois kilomètres de celle-ci et couvrira 115 colonies dans la voïvodie de Podlachie (province) et 68 dans la voïvodie de Lublin, dans l'est de la Pologne.

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