Russie: le média Proekt classé «organisation indésirable» par la justice pour «menace» à la sécurité

Russie: le média Proekt classé «organisation indésirable» par la justice pour «menace» à la sécurité© RIA Novosti
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Selon le Parquet, les activités de Project Media (Proekt), une «organisation non gouvernementale étrangère», constituent une «menace à l'ordre constitutionnel et à la sécurité» du pays. Proekt se présente de son côté comme «indépendant».

Ce 15 juillet, le Parquet général de Russie a annoncé dans un communiqué qu'il classait le média Project Media, ou Proekt, parmi les organisations indésirables en Russie. Selon le Parquet, cette «organisation non gouvernementale étrangère» liée aux Etats-Unis présente une «menace pour les fondements de l'ordre constitutionnel et de la sécurité de la Fédération de Russie».

Le même jour, plusieurs employés de Proekt, mais également de la plateforme Open Media (liée à l'homme d'affaire basé à Londres Mikhaïl Khodorkovsky) ont par ailleurs été déclarés «agents de l'étranger».

De son côté, Proekt se présente sur son site internet comme un «média indépendant» d'investigation, mais des documents révélés début 2021 avaient mis en lumière des financements venus notamment des Etats-Unis.

Une loi contre la déstabilisation depuis l'étranger

Promulguée en 2015, la loi sur laquelle se fonde cette décision de justice permet de poursuivre les organisations accusées de chercher à déstabiliser le pays depuis l'extérieur. Lors du vote du texte, les députés qui le défendaient avaient invoqué le besoin de stopper les «organisations destructrices» travaillant en Russie, susceptibles de menacer «les valeurs de l'Etat russe» et de fomenter des «révolutions de couleur» – en référence aux révoltes soutenues par l'Occident dans des pays d'ex-URSS.

Cette loi donne ainsi aux autorités la possibilité d'interdire les ONG concernées et de poursuivre leurs employés, qui risquent jusqu'à six ans de prison et peuvent se voir interdire l'entrée sur le territoire russe.

«A la suite du coup d'Etat du Maïdan en Ukraine [en 2014], dans lequel les ONG étrangères ont joué un rôle non négligeable de travail en profondeur de la société ukrainienne, la Russie a voulu, comme pays souverain, protéger son espace intérieur. Pour cela, elle a repris dans les grandes lignes la législation américaine, dite loi FARA [Foreign agents registration act]», explique Karine Bechet-Golovko, professeur invité à l'université d'Etat de Moscou. 

Le vote de cette loi avait toutefois soulevé de vives critiques, notamment de la part d'ONG et d'organisations internationales. Amnesty International avait ainsi dénoncé le «dernier chapitre dans la répression sans précédent contre les organisations non-gouvernementales». L'OSCE avait, quant à elle, émis des inquiétudes quant à la mise en place de «restrictions sérieuses sur un large éventail de droits démocratiques importants, dont la liberté d'expression et la liberté de la presse».

Mais les autorités russes, elles, ne le voient pas de cette manière. En avril dernier, l'ancien chef d'Etat et actuel vice-président du Conseil de sécurité de Russie Dmitri Medvedev avait plaidé pour le durcissement de l'arsenal législatif contre les organisations étrangères cherchant à déstabiliser la Russie : «Les mécanismes des ONG sont régulièrement utilisés dans ce qu'on appelle la guerre hybride», soulignait-il, ajoutant que «des organisations qui n'ont qu'un objectif – déstabiliser notre pays – se dissimul[aient] sous l'apparence d'entreprises décentes.»

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