Le ministre algérien du Travail qualifie la France «d'ennemi traditionnel et éternel» de l'Algérie
Le ministre algérien du Travail Hachemi Djaaboub a fait référence à la France en la qualifiant «d'ennemi traditionnel et éternel» de l'Algérie. Le même jour, Paris annonçait le report d'une visite du Premier ministre français Jean Castex à Alger.
Le 8 avril, le ministre algérien du Travail et de la Sécurité sociale Hachemi Djaaboub a qualifié la France «d'ennemi traditionnel et éternel» de l'Algérie. Des propos à rebours du réchauffement bilatéral engagé par les présidents Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune, et qui précèdent l'annonce du report d'une visite du Premier ministre français Jean Castex à Alger.
Comme le rapporte le site d'information algérien TSA, les propos ont été tenus lors d’une séance de questions orales au Conseil de la nation (l'équivalent du Sénat algérien). Interrogé sur le déficit de la Caisse nationale des retraites, Hachemi Djaâboub a répondu en ces termes : «Pour ce qui est du déficit de la CNR, je voudrais dire que toutes les caisses de retraites dans le monde souffrent. Je peux donner quelques chiffres qu’on peut vérifier sur internet, notre ennemi traditionnel et éternel, la France, a un déficit de 44,4 milliards d’euros dans sa caisse des retraites.»
Au moment où étaient prononcées ces paroles, une importante délégation militaire française – conduite par le chef d’état-major des armées françaises, le général d’armée François Lecointre – était en visite en Algérie dans le cadre de la coopération militaire entre les deux pays. Quelques jours plus tôt, le 5 avril, le président algérien Abdelmadjid Tebboune se félicitait du «niveau des bonnes relations» entre la France et l'Algérie, comme le rappelle TSA.
Du côté français, une visite du Premier ministre Jean Castex à Alger – prévue le 11 avril et perçue comme un signe de réchauffement entre les deux pays – a été reportée sine die ce même 8 avril. Ce report a officiellement été décidé pour cause sanitaire mais, selon des sources proches du dossier citées par l'AFP, il s'agirait de raisons diplomatiques. Le format de la délégation n'aurait pas été «à la hauteur» selon Alger, a ainsi indiqué une source française ayant connaissance du dossier. «La visite a été réduite à une seule journée et la délégation à quatre ministres. C'est un sous-format alors qu'il y avait beaucoup de dossiers bilatéraux à étudier», a confirmé une source algérienne à l'agence de presse française.