Lavrov accuse Washington de «menacer tout le monde» pour torpiller Nord Stream 2
Le ministre russe des Affaires étrangères a réagi à la volonté affichée par les Etats-Unis d'empêcher, à coups de sanctions, la finalisation du gazoduc Nord Stream 2. Il a estimé que Washington et ses alliés n'étaient «pas des partenaires fiables».
«Ces actions nous convainquent d’une seule chose : nous ne devons compter que sur nous-mêmes, parce que les Etats-Unis et leurs alliés ne sont pas des partenaires fiables» : c'est ainsi qu'a réagi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à la volonté affichée par Washington de faire échouer la finalisation du gazoduc Nord Stream 2.
Un «envoyé spécial» américain nommé pour faire échouer le projet ?
Au cours d'une conférence de presse au Kazakhstan ce 8 avril, le ministre russe a en effet commenté les informations du média Politico, selon lequel l'administration Biden s'apprêterait à nommer «un envoyé spécial pour mettre fin» au projet de gazoduc reliant l'Allemagne à la Russie.
«[Cet envoyé spécial] va aller ici et là pour menacer tout le monde. Voilà à quoi ressemble cette diplomatie, qui n'est pas la diplomatie de la canonnière, mais une diplomatie qui use de nouveaux instruments de sanctions. Mais cette politique suscite de plus en plus de critiques aux Etats-Unis», a commenté Sergueï Lavrov.
Fin mars, au lendemain de sa première rencontre bilatérale avec le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas, le nouveau secrétaire d'Etat américain Antony Blinken avait souligné qu'il n'y avait «aucune ambiguïté» sur la volonté de l'administration Biden de s'opposer à la construction de Nord Stream 2.
«J'ai dit [à Heiko Maas] que nous continuerions de surveiller les activités visant à achever ou à certifier le gazoduc et, si ces activités ont lieu, nous prendrons une décision sur l'applicabilité des sanctions», avait-il insisté.
Comme le rapporte l'agence Reuters, 18 entreprises ont récemment cessé de travailler sur le pipeline pour éviter les sanctions. Nord Stream 2 est censé doubler les capacités de son aîné Nord Stream 1, opérationnel depuis 2012, et garantir la sécurité des approvisionnements en gaz de l'Europe occidentale via la mer Baltique.