Ankara met en garde les ambassadeurs de la Russie et des Etats-Unis d’aider les Kurdes
La Turquie, qui considère les rebelles kurdes comme des terroristes, a convoqué les ambassadeurs russes et américains pour leur demander de ne pas armer les Kurdes qui luttent contre Daesh.
La Turquie a convoqué, ce matin, les ambassadeurs russes et américains pour leur demander de ne pas venir en aide aux combattants kurdes syriens qui luttent contre les terroristes de l'Etat islamique.
ALERTE - La Turquie met en garde les ambassadeurs russe et américain contre tout soutien aux Kurdes de Syrie http://t.co/N5M1ppZ6AU
— romandie.com (@romandie) 14 Octobre 2015
Le ministère turc des Affaires étrangères a ainsi expliqué que les autorités turques avaient informé les Etats-Unis et la Russie «de la position de la Turquie au sujet du Parti de l'union démocratique (PYD, Kurdes de Syrie)». Selon le ministère, «les mises en garde nécessaires ont été adressées» aux deux ambassadeurs.
Ankara considère le PYD comme un parti «frère» du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène une guérilla contre ses forces de sécurité sur son territoire depuis 1984. Ces dernières semaines, plusieurs attentats qui auraient été perpetrés par le PKK ont secoué la Turquie. L'attaque d'un mini-bus de la police a ainsi fait 12 morts, ce qui a accentué les tensions entre Ankara et la minorité kurde.
Cette mise en garde intervient alors que les peshmergas kurdes des Unités de protection du peuple kurde (YPG) et certains groupes de rebelles syriens ont décidé d'unir leurs efforts contre Daesh. Ce nouveau groupe a d'ailleurs déjà reçu de l'aide des Etats-Unis sur le plan de l'armement, a expliqué le Pentagone.
Par ailleurs, le général américain Lloyd Austin avait reconnu, lors d'une audition devant le Sénat des Etats-Unis que des forces américaines se trouvaient aux côtés des Kurdes pour les «conseiller» et les «aider».
La Turquie, engagée dans les rangs de la coalition contre Daesh a multiplié ces dernières semaines les bombardements sur la Syrie, mais le pays a souvent ciblé les rebelles kurdes du PKK, qu'elle considère comme des terroristes. Le PKK est pourtant, lui aussi, engagé dans la lutte contre l'Etat islamique. Les Etats-Unis avaient d'ailleurs déploré, au mois d'août, que la Turquie n'en fasse pas assez dans la lutte contre Daesh.