L'Iran pourrait enrichir de l'uranium à 60% en cas de besoin, selon l'Ayatollah Khamenei
L'Ayatollah Khamenei affirme que l'Iran pourrait enrichir de l'uranium à 60% en cas de besoin, un taux loin des 3,67% prévus par l'accord signé en 2015 mais remis en cause par le retrait des Etats-Unis et la limitation des inspections par l'Iran.
L’Iran pourrait enrichir l’uranium à 60% en cas de besoin, affirme l’Ayatollah Khamenei le 22 février 2021. Pour contester les sanctions américaines à son égard et pousser les Etats-Unis à les lever, l’Iran a adopté le 21 février une loi limitant les inspections de ses sites nucléaires.
«Les instructions nécessaires ont été données aux installations nucléaires», a informé Kazem Gharibabadi, ambassadeur d’Iran auprès de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
«Une fois que tout le monde aura fait sa part et rempli ses obligations, alors il y aura [une reprise] des discussions» sur un plein retour à l'accord, a fait savoir le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif.
Le département d’Etat américain demande à l’Iran de «complètement» se soumettre au contrôle de ses activités nucléaires, après qu’un accord temporaire a été signé le 21 février pour maintenir une surveillance des activités nucléaires, bien que réduite, le temps que les pourparlers diplomatiques s'engagent entre les signataires du pacte de 2015.
«L'accès sera réduit, ne nous voilons pas la face, mais nous serons en mesure de maintenir le degré nécessaire de surveillance et de vérification», a assuré Rafael Grossi, directeur général de l’AIEA : «Cela sauve la situation dans l’immédiat.» Cet «accord bilatéral technique» valable pour trois mois laisse inchangé le nombre d’inspecteurs sur place et permet des contrôles inopinés.
Vers un retour des Etats-Unis dans l'accord ?
L’Iran a adopté cette loi afin de réagir à la décision de Donald Trump en 2018 de quitter l’accord conclu entre l’Iran et cinq pays (France, Royaume-Uni, Etats-Unis, Chine, Russie) en 2015 et de rétablir les sanctions économiques envers l’Iran. Début janvier, le pays du Moyen-Orient a annoncé reprendre l’enrichissement d’uranium à hauteur de 20%.
Pour revenir à un seuil d’enrichissement à 3,67% comme le prévoit l’accord de 2015, l’Iran exige la levée des sanctions américaines. Pour faire un usage militaire de l’uranium, celui-ci doit être enrichi à 90%.
L’Ayatollah Khamenei précise que l’Iran «n'a pas abandonné ses engagements et a réduit progressivement certains d'entre eux, qui sont encore réversibles» évoquant le cas où les autres pays parties à l'accord «reviendraient à leurs responsabilités». Et de poursuivre : «Les Occidentaux avent bien que nous ne cherchons pas à concevoir des armes nucléaires.»
L’Iran est soupçonnée, notamment par Israël, de chercher à se doter d’armes nucléaires. Mais le président Joe Biden assure qu’il réintégrerait l’accord si Téhéran respectait de nouveau ses engagements.