Une Américaine meurt du Covid-19 après une greffe de poumons infectés
Selon l'université du Michigan, il s'agirait du premier cas de contamination au Covid-19 à la suite d'une transplantation aux Etats-Unis. Le donneur avait pourtant été testé négatif avant l'opération.
Une habitante du Michigan est morte en 2020 à la suite d'une transplantation de poumons infectés par le Covid-19, rapporte une étude publiée dans le numéro de février de l'American journal of transplantation. Selon les médias américains, ce cas se serait produit à l'automne 2020, la patiente étant décédée deux mois après son opération.
Selon des membres de l'école de médecine de l'université du Michigan, cités par NBC, il s'agirait du premier cas de contamination au coronavirus à la suite d'une transplantation aux Etats-Unis. L'erreur est due, selon l'article de la revue scientifique américaine, à un test effectué sur le donneur (mort des suites d'un accident de voiture) qui s'était avéré négatif.
Seule la greffe de poumons serait à risque
«Nous n'aurions jamais utilisé ces poumons si le test Covid avait été positif. Nous avions effectué tous les tests que nous faisons normalement», écrit le coauteur de l'étude, Daniel Kaul, directeur du département de transplantation de la faculté de médecine du Michigan. Selon lui, il s'agit d'un «cas tragique».
Trois jours après l'opération, la femme qui a reçu les poumons a été prise de fièvre, sa tension artérielle a chuté et sa respiration est devenue difficile. Les médecins ont alors détecté des signes d'infection pulmonaire, et ont décidé de lui faire passer un test pour le Covid-19 qui s'est révélé positif, a rapporté Daniel Kaul.
Pour vérifier le lien avec la greffe, les soignants ont effectué un test sur un échantillon de liquide contenu dans les poumons du donneur, qu'ils avaient conservé. Quand ils ont testé ce liquide, il a été positif au coronavirus. Et quatre jours après la greffe, le chirurgien qui a opéré les poumons du donneur a également été testé positif. Le dépistage génétique a confirmé que le receveur de la greffe et le chirurgien avaient été infectés par le donneur.
Ce drame confirme que le virus peut circuler par transplantation, une donnée qui n'était pas encore certaine jusqu'à présent. Selon une étude des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies des Etats-Unis publiée le 16 décembre 2020, huit cas de possibles contaminations à la suite de greffe avaient été recensés, avant d'être attribuées aux conditions sanitaires et à la circulation du virus dans les hôpitaux.
Le phénomène était néanmoins bien connu dans le cas de précédentes épidémies respiratoires. Par exemple, la transmission par un donneur de la grippe H1N1 en 2009 avait été détectée presque exclusivement chez les receveurs de transplantation pulmonaire, a souligné Daniel Kaul dans son rapport. S'il n'est donc pas surprenant que le Covid-19 puisse être transmis par des poumons infectés, il n'est pas encore certain que ce soit le cas avec d'autres organes – le cœur, le foie ou les reins notamment. «Il semble que le Covid se transmette très difficilement par les donneurs non pulmonaires, même si le donneur est lui-même contaminé», a ajouté le professeur du Michigan.